Entra, de l’art d’adapter le travail en temps de crise

C’est donc il y a un peu plus de 50 ans que l’histoire commence pour ce groupe hennuyer qui travailla tout d’abord dans la confection textile industrielle, pour diversifier petit à petit ses activités d’entreprise de travail adapté : industrie, transformation et rénovation, blanchisserie, repassage titre-service, insourcing, contact & data center. Une longue liste qui témoigne de la vitalité d’ENTRA, dont le siège a depuis déménagé à Heppignies. « Nous avions stoppé il y a quelques temps déjà notre activité initiale de confection de vêtements, pour la reprendre dans le contexte actuel de pandémie », commente Orane Amant, collaboratrice marketing du groupe.

Sorties du placard les machines à coudre : c’est que la lutte n’attend pas, ni les différents partenaires publics ou privés faisant appel à ENTRA. « Nous produisons environ 3000 masques en tissu réutilisables par jour depuis mi-avril, confectionnons des blouses de protection à destination des structures de soins wallonnes, et traitons 7 tonnes supplémentaires hebdomadaires de linge pour les maisons de repos ». Sans compter le tracing des malades au sein d’un consortium réunissant des mutualités et plusieurs call centers dont celui de l’ETA, qui occupe 30 personnes pour cette mission. Sur base des données ajoutées sur une plateforme par les médecins, le contact est ainsi pris dans les 24h avec chaque nouveau malade pour retracer le fil de ses connexions sociales lors d’un entretien téléphonique.

De là à dire que la conjoncture est une aubaine ? Nous sommes loin du compte. Le groupe est bien entendu lui aussi impacté fortement par la crise, oscillant entre chômage économique, télétravail, emploi temporaire de son personnel au sein d’autres ETA, gestion des risques pyscho-sociaux des personnes les plus fragilisées. Il n’empêche : il démontre une belle faculté d’adaptation, lui qui a su développer un modèle économique élaboré autour d’une marque qui se veut solidaire, durable, et qualitative. « Nous avons une stratégie ‘multi-clients’ : nous essayons au maximum que plusieurs de nos services soient sollicités par une même entité ». Et si l’imaginaire véhiculé par l’économie sociale et ses valeurs est souvent bien accueilli, un constat se dresse cependant : celui de la nécessité de travailler sur l’image du secteur afin de rendre celui-ci plus attractif.

Et des unions vertueuses d’éclore bien entendu dans le secteur de l’économie sociale, avec des pairs – des équipements de protection pour aider les soignants à lutter contre le COVID 19 – mais aussi d’autres acteurs dans de nouvelles niches. « Nous travaillons par exemple actuellement sur un projet d’économie circulaire, en lien avec la Ceinture Alimentaire Charleroi Métropole, avec plusieurs autres acteurs régionaux ». Persistance au changement, quand tu nous tiens.

En perpétuelle évolution, ENTRA group garde une constante : celle de placer l’humain au centre du projet. « Nous sentons actuellement un switch de culture d’entreprise, vers davantage de participation. Nos travailleurs ont ainsi été associés au plan ‘Cap 22’ qui définit nos objectifs stratégiques à long terme. Ils sont également impliqués dans des chantiers sur le bien-être au travail, les volets écologiques que l’entreprise peut développer, etc ».

Par et pour les travailleurs : un mot d’ordre qui résonne d’autant plus dans ce contexte sociétal si particulier où la démocratie cherche à se réinventer et redéfinir le bien commun.

Plus d’infos : https://www.entra.be

Rédaction : Grégory Dubois – Step Entreprendre