Ce n’est pas un nom forcément connu dans l’écosystème. Et pourtant, La Ciaco existe depuis belle lurette, elle qui a même connu la migration des étudiants francophones de Leuven vers Louvain-la-Neuve. ‘La coopérative est née de l’asbl ‘La Maison des étudiants’, face à la nécessité de créer une structure qui puisse avoir une activité commerciale’ commente Geoffroy Wolters, son directeur actuel et ancien étudiant de l’UCL. Depuis lors, La Ciaco comptabilise pas moins de 76.000 coopérateurs, dont la grande majorité sont dans les faits des clients membres : la part sociale (type B) est en effet fixée à 10€ et permet d’avoir une remise de 5% sur tous les articles de papeterie. ‘Nous estimons le nombre de coopérateurs actifs, ou en tout cas en contact avec la coopérative, à 10.000. La base de l’assemblée générale est par contre beaucoup plus basse : environ 75 personnes dont la majorité représente les parts A, soit les garants de notre objet social’.
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Coopérative de consommateurs, La Ciaco a été créée dans le seul but de fournir un service de qualité et sur mesure à sa large communauté. ‘C’est également à remettre dans le contexte de l’époque : nous sommes à la sortie de mai 68 et la maîtrise des outils de production et de communication est un enjeu pour les étudiants en quête d’un autre monde’. La coopérative développe directement 3 départements : une imprimerie, une papeterie dont le magasin sera en 1973 le 1er commerce de Louvain-la-Neuve, ainsi qu’une… agence de voyage. Si ceux-ci forment la jeunesse, La Ciaco se recentre rapidement sur son cœur de métier et lance en 1980 la DUC, pour Diffusion Universitaire Ciaco. ‘Il s’agit d’un service cogéré avec les cercles étudiants de chaque faculté, qui a pour objet d’organiser la vente des syllabus, livres, copies, soit tout ce qui est destiné à leur apprentissage. Depuis 2000, nous nous sommes aussi tournés vers l’édition, par le soutien aux presses universitaires et la publication d’ouvrages scientifiques en tirages limités ou en libre accès. J’aime à nous définir comme une ONA, soit une organisation non académique, indépendante et pourtant complémentaire à l’Université’.
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© La Ciaco
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Après avoir abordé le virage du numérique sur base d’un positionnement fort, celui de l’impression à la demande ou en très petites quantités, La Ciaco trace également sur la voie du durable : papier certifié, promotion de l’impression recto-verso, encres non toxiques, réutilisation des emballages, production d’énergie verte qui lui permet une autosuffisance. ‘Nous nous voulons aussi un acteur du circuit court, et essayons de générer les partenariats les plus vertueux possibles » commente Geoffroy, qui voit « son » entreprise et ses 30 équivalents temps plein durement touchés par la crise actuelle. ‘Nos 3 points de vente (ndlr : La Ciaco compte également un magasin à Bruxelles) sont actuellement fermés, et l’imprimerie quasi à l’arrêt, avec une activité estimée à 15% de son rythme de croisière. Et je nous estime pourtant heureux : un même épisode au moment de la rentrée académique aurait eu des conséquences beaucoup plus lourdes pour nous’. La coopérative s’adapte ellehttps://www.ciaco.coop/copies-impressions/service-duc-en-ligne. aussi pour assurer la continuité de ses services : elle livre – à perte – la matière pédagogique commandée en ligne.
Si le covid-19 aura gâché une fête de plus, l’entreprise ayant prévu tout un programme d’événements créatifs pour célébrer ses 50 bougies avec l’ensemble de ses parties prenantes, il démontre néanmoins exemple à l’appui la résilience du modèle économique coopératif : La Ciaco devrait pouvoir traverser la crise grâce aux bénéfices générés au fil des années et partiellement mis en réserve – lorsque non réinvestis – à défaut de nourrir un actionnariat avide de dividendes.
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Depuis la crise de 2008, je constate comme tous ce regain d’intérêt pour la forme coopérative, qui présente l’avantage de s’adapter sur base d’une simple question : quel est le service que nous pouvons rendre à notre communauté ? Elle nécessite néanmoins encore et toujours d’être expliquée, sous peine de rester à la marge.
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Puisse l’imaginaire de notre société être désormais encré du sceau du changement, livre ouvert dans lequel l’économie sociale imprime le rythme de rapports fondés non plus sur le profit mais l’équilibre entre l’humain et son environnement.
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Plus d’infos : https://www.ciaco.coop/ – https://www.facebook.com/CIACOpapeterie/
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Rédaction : Grégory Dubois – www.stepentreprendre.be