Écologique, participative et coopérative, la Brasserie de l’Orne voit le jour en juillet 2018, portée par 19 fondateurs. Elle produit une blonde dorée – l’Ornoise – née d’une conversation de comptoir… enfin presque. ‘C’est lors d’une fête de la transition qu’un Guibertin a lancé cette idée’ raconte Jean Cayron, administrateur-délégué et responsable de la production. ‘Le village avait un passé brassicole, puisqu’y ont été produites la Leffe et la Vieux-Temps, et cette perspective a donc provoqué un certain engouement’. L’objectif : créer du lien autour d’un projet commun ayant une finalité sociale et des valeurs fortes. Et ces dernières de constituer le socle d’une aventure tout d’abord cadrée par une charte. ‘Certains lancent une bière entre potes, mais ce n’est pas le cas en ce qui nous concerne. C’est une épopée citoyenne, avec des gens de tous horizons, qui ne se connaissaient pas forcément. Nous avons donc tout d’abord défini ensemble nos désirs et principes de fonctionnement, afin d’être certains d’avancer dans le même sens’.
Le collectif se structure ensuite en sous-groupes de travail, et avance pendant quelques mois sur la communication, l’administration, les finances, l’infrastructure… et la recette de la bière. ‘Il nous a fallu 7 mois pour créer l’Ornoise, qui tire son nom de l’Ornoy , affluent de l’Orne qui se jette dans celle-ci sous l’ancienne brasserie. Contrairement à d’autres micro-brasseries en début de production, nous n’avons pas sous-traité le brassage et l’avons directement produite chez nous. Cela nous a demandé un investissement en matériel de 35.000€’. La coopérative trouve et aménage un bâtiment, et délivre en février 2019 son premier brassin, de 900 litres. L’Ornoise est depuis brassée toutes les 5 à 6 semaines, et est réservée principalement aux 240 coopérateurs que compte la Brasserie de l’Orne. ‘La production est pour le moment très limitée, et nous devons investir de manière conséquente dans l’infrastructure pour l’augmenter et développer notre circuit court de vente’.