En tant qu’entrepreneur social, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans les possibilités de financement de son projet. Certes, depuis février 2019, la page entreprendre du site economiesociale.be indique quelques pistes de financement, mais elle n’a pas pour vocation d’être exhaustive, ni de créer directement du lien entre les différents projets et les financeurs. Les entrepreneurs peuvent aussi se tourner vers des portails d’informations de type 1819 et 1890 ou se référer aux agences-conseils et autres organisations d’accompagnement de projets à impact sociétal pour y voir plus clair. En l’état, il manque cependant une plateforme d’échange et de centralisation de l’information. Vous l’aurez compris, Solifin entend combler ce manque. D’une part, les entrepreneurs ont accès à une information centralisée, et d’autre part, les acteurs financeurs renforcent leur collaboration pour créer davantage de synergies entre eux et ainsi augmenter leur force de frappe commune. Pour conclure, notons aussi l’absence de l’outil F’in Common dans la boucle, récemment développé par Financité.
Cartographie dynamique et sessions de matchmaking
Du point de vue du porteur de projet, la plateforme est avant tout une source d’informations. On y retrouve donc un écosystème de la finance éthique et durable en Belgique, sous forme de cartographie dynamique des solutions de financement et produits financiers que proposent les membres de Solifin, en fonction de plusieurs critères à remplir (montant recherché, secteur d’activité, stade de développement, localisation de l’activité).
Pour aller plus loin, le portail propose également des sessions périodiques de « matchmaking », qui donnent la possibilité de rencontrer un panel de financeurs potentiels. En amont de ces cessions, des ateliers collectifs seront proposés pour affiner sa présentation et maximiser ses chances d’octroyer un financement. La session de matchmaking se déroulera en deux temps. Les porteurs de projet présenteront d’abord leur projet sous forme de pitch, pour ensuite continuer par un entretien individuel avec le financeur de leur choix. L’idée étant de favoriser toute initiative de co-financement, bénéfique tant pour l’entrepreneur que pour les financeurs, qui réduisent la prise de risque.
Un réseau aux profils diversifiés
Dans un souci de mutualisation de ressources, le réseau adopte une approche inclusive. C’est pourquoi on retrouve des acteurs diversifiés tant au niveau du conseil d’administration, avec entre autres Piet Colruyt (Impact Capital), Céline Bouton (Lita.co) et Isabelle Philippe (Crédal), que du comité éthique. En matière de processus de développement, une charte a été préalablement fixée et sert de fil conducteur au comité éthique, qui évalue toute nouvelle demande d’adhésion au réseau.
L’initiative rappelle ici qu’outre une volonté de transparence de l’information vis-à-vis du porteur de projet, l’objectif est d’encourager davantage de financeurs à adopter des pratiques plus éthiques, en privilégiant l’économie réelle et en se montrant plus transparent dans leurs investissements. A ce propos, la charte précise qu’au moins 50 % des actifs financiers détenus ou gérés par les « membres effectifs » sont alloués soit à de l’investissement à impact soit à de l’ISR de haute qualité. Il serait intéressant d’en savoir plus sur la substance de ces engagements qui peuvent de prime abord paraître frileux, mais on comprend qu’un tel processus de mutualisation sous-entend une série de compromis.