//Ville en transition
Dioxyde de Gambettes, la livraison écologique et sociale
Carburer au GO₂ (entendre « Dioxyde de Gambettes »), c’est le moyen qu’a trouvé cette coopérative de livraison en bicyclette pour sillonner les 19 communes bruxelloises en limitant son impact environnemental, mais pas que. Active depuis 5 ans dans le secteur, la structure a pour objectif de substituer des trajets en vélo-cargo aux trajets professionnels habituellement effectués en voiture.
Mais quelle différence y a-t-il entre cette coopérative et les livreurs couleur orange ou turquoise que l’on croise à tous les coins de rue ? Outre l’aspect environnemental, « Dioxyde de Gambettes » lutte aussi contre le statut habituellement précaire des livreur·euse·s cyclistes. Ses pédaleur·euse·s sont donc salarié·e·s, impliqué·e·s dans la gestion de la coopérative, bénéficient d’une protection sociale, de congés et jours fériés payés, entre autres.
Depuis quelques semaines, GO₂ a lancé un appel public à l’épargne afin d’investir dans des vélos-cargos, des outils de gestion et son réseau de hubs intra-urbain. Si vous êtes sensible à la mobilité douce, la qualité de l’air et de vie à Bruxelles, à un meilleur partage de l’espace public, ne manquez pas de soutenir GO₂ en souscrivant à des parts labélisées Financité.
wAnderCoop, s’impliquer pour mieux consommer
Ouvrir son propre supermarché ? Quelle idée saugrenue ! Pourtant, en janvier dernier 237 citoyen·ne·s ont lancé la wAnderCoop, un supermarché coopératif et participatif au cœur d’Anderlecht. Leur mission : rendre accessible une alimentation saine et locale à un prix juste pour les producteur·rice·s.
Basé sur le modèle dit « de la BEES coop » (supermarché coopératif bruxellois), ce magasin implique un triple engagement de ses coopérateur·rice·s qui deviennent à la fois propriétaire, travailleur·euse et consommateur·rice. Concrètement, l’accès au supermarché est limité aux coopérateur·rice·s qui, en contrepartie, s’engagent à y travailler trois heures chaque mois. Alors, bien sûr, l’attrait de bons produits à un prix raisonnable a poussé ces citoyen·ne·s à s’y impliquer, mais la participation à un projet collectif permettant de retrouver du pouvoir dans sa consommation demeure la motivation principale.
En vous impliquant dans wAnderCoop et en souscrivant une part sociale de 100 €, vous rejoignez un projet de bien commun, participez à la prise de décision, consommez de manière responsable et réduisez votre empreinte carbone. Cette transition vaut bien trois heures sur votre mois, sans doute.
//(S’)investir dans les énergies alternatives
Lucéole pour éclairer nos lanternes
Pour répondre aux enjeux climatiques actuels, une transition énergétique est nécessaire et urgente. Nous devons repenser notre rapport à l’énergie, à savoir la manière dont nous la produisons et nous la consommons. Dès 2010 dans le sud de la province de Luxembourg, un groupe de citoyen·ne·s prend alors conscience de sa responsabilité face à cet enjeu de taille, mais surtout de sa capacité d’action. C’est ainsi que voit le jour Lucéole, une coopérative citoyenne pour le développement d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, elle compte plus de 900 coopérateur·rice·s dans ses rangs et un capital souscrit qui s’apprête à dépasser le million d’euros.
Après plus d’une décennie de mobilisation et de travail, les coopérateur·rice·s sont sur le point de voir l’un de leurs projets se concrétiser. En effet, la première éolienne de la coopérative devrait donner ses premiers tours de pales en ce mois de mars 2021 sur le site de Fauvillers. « La tâche ne fut pas simple. Pas un de nos projets ne passe sans recours et cela ralentit considérablement le processus », témoigne Philippe Verbauwhede, trésorier de la coopérative. « Ce qui a manqué c’est un plan directeur global pour le développement des énergies renouvelables en Wallonie ».
Trois autres projets sont actuellement sur la table, mais nécessitent une plus grande mobilisation des citoyen·ne·s. Les coopérateur·rice·s de Lucéole, acteur·rice·s de l’énergie de demain, ont décidé de donner du sens à leur épargne et n’attendent qu’à être rejoint·e·s.
Dynamo Coop, un courant créatif
Le secteur de la création est en danger. Nombre d’artistes ne disposent que de revenus incertains et aléatoires qui rendent difficile l’accès à des infrastructures pourtant indispensables à l’exercice de leur métier. Confronté·e·s aux logiques marchandes et spéculatives du secteur de l’immobilier et à la baisse des budgets artistiques, ces créateur·rice·s se retrouvent dans une situation d’isolement, qui freine leur émancipation économique.
De ce constat est née Dynamo Coop, une coopérative liégeoise qui garantit aux créateur·rices, artistes et artisan·e·s l’accès pérenne à des locaux professionnels adéquats et à loyers modérés. Aujourd’hui, se côtoient au sein des trois bâtiments acquis : une boulangerie, une savonnerie, des ateliers de soudure, de sculpture, de menuiserie, de graphisme, d’illustration, et même… une salle de concert, incontournable du public liégeois.
L’année 2020 s’est achevée avec une belle victoire pour Dynamo Coop qui a atteint son objectif lancé en octobre 2020 de récolter 85 000 euros. Cet argent servira à financer l’aménagement du bâtiment Télénord afin d’accueillir « L’Amicale des boulangers » mais aussi d’équiper leurs infrastructures de panneaux photovoltaïques.