Daryacu, « notre maison »
En ces temps incertains, les mécanismes de solidarité ont la vie dure. Alors qu’on nous enjoint à « respecter la distance sociale », à « nous confiner au sein de notre bulle » et à « prendre soin de nous et de nos proches » d’autres, moins « proches », vivent des situations critiques de précarité. C’est en partant de ce constat que le projet « Daryacu » a vu le jour. Dar (maison, en arabe) et yacu (notre, en kirundi), soit notre maison, souhaite bâtir un environnement sécurisé pour les personnes exploitées et victimes de dominations économiques, sociales, raciales, patriarcales, hétéro-normatives.
Concrètement, Daryacu est une collocation de sept chambres située sur la commune de Saint-Josse-ten-Noode. Cinq des chambres sont individuelles avec des loyers variables en fonction des revenus et des privilèges de chacun·e. Les deux autres chambres sont collectives (une pour femmes et une pour hommes) et destinées à l’hébergement de personnes sans-papiers ou migrantes. Daryacu apporte également un encadrement et un soutien aux personnes défavorisées et marginalisées en assurant la transmission d’informations et d’outils et en proposant une série de services dont le but est de permettre à ces personnes de vivre dignement (un centre d’accueil de jour pour les sans-papiers, une école de devoirs pour les enfants du quartier, des permanences administratives…). Pour l’heure, l’objectif de l’ASBL Daryacu, créée en juillet 2020, est d’acheter la maison qu’elle occupe rue de Liedekerke afin d’assoir ses activités sur le long terme. L’association, récemment labélisée Financité & FairFin, réalise actuellement un appel public à l’épargne en émettant des obligations à cinq ou dix ans et espère lever la somme de 200 000 euros d’ici la fin de l’année pour compléter les prêts souscrits auprès des coopératives F’in Common et Crédal.
Terre-en-vue, pour de nouveaux modèles d’agriculture
En 30 ans, la Belgique a vu disparaitre 63 % de ses fermes au profit d’exploitations d’envergure qui usent de l’agriculture intensive. Par ailleurs, la spéculation foncière rend l’acquisition de terres agricoles de plus en plus difficile. C’est en considérant ces terres comme des biens communs et non comme des marchandises que Terre-en vue lutte contre ce double constat depuis une dizaine d’années. La coopérative, lauréate du prix de l’Économie Sociale 2020 (catégorie « coentreprendre ») soutient actuellement une quinzaine de fermes en Wallonie et à Bruxelles. Dans la capitale, Terre-en-vue participe au développement de l’agriculture urbaine et accompagne plusieurs projets dont BoerenBruxselPaysans qui vise la transition de la Région Bruxelles-Capitale vers des systèmes alimentaires durables. Pour participer
à ce mouvement nourricier, respectueux de la terre et de l’humain, les parts sociales de la coopérative sont accessibles dès 100 euros.