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29.09.22

Retour vers le futur : Jacques Defourny, le parcours d’un pionnier

Fêté comme il se doit le 9 septembre dernier dans la salle académique de l’Université de Liège lors d’un événement qui mettait aussi à l’honneur les 30 ans de son Centre d’économie sociale, Jacques Defourny est certainement un des pionniers de l’économie sociale wallonne et internationale. Penseur d’un autre paradigme, celui d’une 3e voie entre libre marché et régulation étatique, ce Professeur aussi passionnant qu’attachant jette avec nous un œil dans le rétro d’une brillante carrière.
© CES
© CES
  • Le bonhomme est plutôt frêle et respire l’humilité. Il est pourtant une sommité dans le monde académique, tant il aura œuvré à conceptualiser et faire avancer l’économie sociale. Retraité depuis 2 ans maintenant, Jacques Defourny contribuait encore récemment à la finalisation de 4 livres édités par le réseau EMES – réseau de recherche internationale sur l’émergence des entreprises sociales dont il est cofondateur – traitant de l’entrepreneuriat social en Asie, Europe de l’Est et de l’Ouest, Amérique latine. C’est que ce qu’il a nommé le 3e secteur de l’économie est son terrain d’exploration, un territoire traversé pendant près de 40 ans avec le bagage d’une vocation qui trouve ses racines tant dans le scoutisme que dans un terreau associatif remué à Sainte-Walburge, sur les hauteurs de Liège.

    ‘J’ai passé près de 35 ans chez les Scouts, une véritable école de la vie !’ nous explique-t-il d’entrée de jeu. ‘Sa dimension citoyenne, sa pédagogie de projets étaient autant d’éléments qui m’ont travaillé au corps dès mes plus jeunes années. C’est aussi là que j’ai rapidement été confronté aux inégalités Nord-Sud, lors d’un camp ‘tiers-monde’ à 17-18 ans. Dans le quartier de Sainte-Walburge, il y avait également une sensibilité particulière pour l’écologie, la lutte contre les discriminations. Nous étions des enfants de 68 (NDLR : Jacques est né en 1955) et cette lame de fond nous a pour beaucoup traversés. Chez moi, ces éléments ont scellé un intérêt pour un engagement qui visait tout simplement… la destruction pure et simple du capitalisme’.

  • © ULiège
    © ULiège
  • En Afrique de l’Est, Jacques est marqué par des villages tanzaniens animés par le courant ‘ujamaa’ et son approche fortement communautaire. Outre Gandhi et Nehru, il cite également le leader ghanéen Kwame Nkrumah et le président Julius Nyerere (Tanzanie), véritable conscience africaine. ‘J’ai trouvé en ces personnalités et lieux un chemin menant vers cette 3e voie qui nous est si chère, la combinaison des valeurs du socialisme avec le dynamisme du capitalisme, contribuant à un décollage économique et social et à une émancipation des peuples’.

    De Cornell au CES
    Fils d’un boulanger alliant rigueur au travail et valeurs solidaires, Jacques se dirige naturellement vers des études supérieures d’économie. ‘Pour moi, l’entrepreneuriat, surtout coopératif, était vraiment le levier permettant d’actionner la concrétisation des utopies. C’était flagrant dans l’Afrique post-coloniale, où le défi économique était gigantesque.’ Diplômé d’économie de l’Université de Liège en 1978, le futur doctorant réalisera d’abord un master de spécialisation à Louvain-la-Neuve avant de s’envoler pour les Etats-Unis et l’Université de Cornell, dans l’Etat de New-York. ‘J’ai eu la chance de pouvoir y choisir ma matière de prédilection et me suis consacré à une recherche sur l’autogestion, nourrie par des cas très pratiques observés sur place’.

    ‘A mon retour, objecteur de conscience, j’ai presté mon service civil comme documentaliste au sein du CIRIEC – le Centre International de Recherche et d’Information sur l’Economie Publique, Sociale et Coopérative – sous l’égide de Guy Quaden. Je m’y suis focalisé sur l’économie coopérative dont le déclin était amorcé dans des secteurs comme la distribution, face à l’émergence des grandes surfaces, mais aussi, l’épargne et le crédit, la pharmacie ou encore l’agriculture qui commençait sa concentration. En parallèle, des initiatives coopératives ou associatives naissaient pourtant un peu partout, à la recherche d’une autre manière d’entreprendre’.

  • © EMES
    © EMES
  • S’ensuivent quelques premiers coups d’éclat : en janvier 1983, Jacques lance à l’ULg un cours du soir sur l’économie coopérative et l’autogestion, réunissant plus de 200 personnes pendant 15 semaines, mais aussi la fondation du Groupe ES en compagnie notamment de Benoit Drèze. L’objectif de ce groupe créé fin des années 80’ : faire émerger les initiatives de terrain, dans un but de reconnaissance et de légitimation. ‘Nous avions vraiment une stratégie d’activistes, à la Greenpeace sans les aspects spectaculaires. Nous faisions par exemple des revues de presse que nous envoyions en masse dans les administrations et des tas d’autres institutions. 

  • Nous voulions que l’omniprésence de l’économie sociale soit perçue comme une réalité, que l’on ne puisse pas passer à côté. 
  • La revue ‘Carrefour des Alternatives Wallonnes’ de Max Delespesse (ndlr : le fondateur de SAW-B) et l’entreprise Terre portaient tout comme nous cette utopie communautaire, alors cristallisée dans une économie sociale qui répondait avant tout à des enjeux d’insertion’. Dans les années 90’, Jacques Defourny jouera ensuite un grand rôle comme secrétaire du Conseil Wallon de l’Economie Sociale, multipliant les angles par lesquels il analyse l’économie sociale et la conceptualisant jusqu’à sa reconnaissance décrétale, bien des années après (2008).

    Une fois nommé professeur, avec toute la liberté académique qui l’accompagne, il lance en 1992 le Centre d’Economie sociale. ‘Le CES est à la fois un formidable travail d’équipe en co-construction, et une fierté personnelle. Il est reconnu en Belgique et à l’étranger et a servi l’émergence du réseau international EMES dont j’ai pris le leadership en 1996 avant de passer la main à Marthe Nyssens (UC Louvain). Chez nous, comment ne pas souligner l’importance de partenariats qui ont permis la création de trois postes académiques et qui ont percolé jusqu’à faire émerger ses formations dans les programmes de management au niveau universitaire. Nous avons très certainement anticipé les enjeux de notre époque. Le défi actuel de l’économie sociale sera vraisemblablement de faire reconnaître sa pertinence absolue face à la complexité des réalités d’aujourd’hui’.

    A l’heure où il a transmis la barre de la direction du Centre à Sybille Mertens, Jacques n’aura perdu aucun de ses idéaux de jeune adulte, portant toujours en lui l’espoir profond que le capitalisme perde un terrain qu’il laissera au 3e secteur dans une alliance entre ses acteurs et des pouvoirs publics relégitimés. Alea jacta est…

    CV complet : www.uliege.be

  • Les thèmes de recherche du CES pour les mois/années à venir :
    – En quoi les modèles d’économie sociale sont-ils compatibles avec la Donut Economy ?
    – Comment diffuser les business modèles innovants développés par l’ES, par exemple dans l’économie circulaire ou dans l’économie inclusive ?
    – Comment comprendre le rôle de l’économie sociale dans la transition notamment dans des fonctions essentielles comme l’alimentation ou la finance.
    – Comment et pourquoi évaluer la performance extra financière des entreprises et leur contribution aux objectifs du développement durable ?
    – Comment les entreprises sociales s’emparent-elles des enjeux de digitalisation et de diversité?
    – Comment stimuler l’entrepreneuriat social ?
    – La pertinence des modèles d’économie sociale dans d’un monde post-croissance.

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