Le 25 octobre dernier, à l’annonce du début de la campagne de levée de fonds, nombreux étaient encore ceux et celles qui voulaient certes y croire, mais qui ne se faisaient guère d’illusion quant à l’issue de ce défi un peu trop fou que de lever 30 millions d’euros en à peine plus d’un mois. Certains redoutaient une lassitude des citoyens, qui s’étaient déjà largement mobilisés lors de la création du projet il y a déjà huit ans de cela. D’autres estimaient que le montant était tout simplement trop élevé, impossible à réunir en si peu de temps. Ajoutez à cela une mise en garde kilométrique des risques associés à un « investissement » dans le projet, mention imposée par la FSMA, et une part de 20 € qui n’en valait déjà plus que 5,95 € suite aux investissements réalisés pour monter le projet. Bref, il fallait une bonne dose d’optimisme pour y croire dur comme fer. Qu’à cela ne tienne, le 27 novembre, sur le coup de 17h, l’annonce est officielle : au bout du suspense et après une dernière semaine de folie, NewB gagne son pari et peut désormais prétendre à l’agrément bancaire. La mobilisation aura été particulièrement spectaculaire dans les 48 dernières heures, qui ont à elles seules permis de lever plus de 12 millions d’euros.
Une communication bien rôdée
Après coup, on ne peut que souligner le discours optimiste et impassible de l’équipe exécutive, à commencer par son président Bernard Bayot, qui a vécu un véritable marathon promotionnel, durant lequel il a presque quotidiennement martelé à la presse qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, même dans les moments les plus incertains, comme à une semaine de la date butoir, où il restait encore plus de la moitié de la somme à réunir ! La communication a d’ailleurs certainement joué dans la balance. Des vidéos de soutien de personnalités, quelques messages forts et une large diffusion sur plusieurs canaux, en ce compris une campagne d’affichage de 14 jours dans les plus grandes gares belges, des spots radio et une publicité payante omniprésente sur les réseaux sociaux. De mémoire, on n’a jamais vu un projet coopératif occuper autant de place dans l’espace public. Curieuse de suivre le sort de ce petit poucet du monde bancaire, la presse a aussi joué le jeu, en multipliant les articles et autres interviews à son égard. Une présence dans les médias qui a certainement contribué à la mobilisation massive des citoyens et autres associations belges.