155.000 tonnes de déchets : un chiffre sans appel qui témoigne de l’ampleur de la catastrophe, et dont une partie est stockée sur une bretelle désaffectée de l’A601 du côté de Liège, ancienne aire de promenade pour ses riverains… A une cinquantaine de kilomètres de là, en Province du Luxembourg, Durbuy et ses alentours pansent aussi leurs plaies, victimes de la crue de l’Ourthe. Entreprise locale d’enlèvement des déchets, Dureco y a travaillé d’arrache-pied, dans une période normalement dévolue aux congés. ‘Nous avons commencé le samedi suivant la catastrophe. Des journées à rallonge pour transporter et vider des containers de 30m3 remplis de gravas et autres. Vu l’urgence, nous avons d’ailleurs dû revoir nos critères de tri à la baisse’ commente Cédric Léonet, administrateur de l’entreprise installée à Barvaux. Celle-ci a collecté jusqu’ici 2500 tonnes de déchets, mobilisant des métiers spécifiques (grutier, chauffeurs poids lourds), et commence enfin à voir le bout d’un tunnel.
Un peu plus au nord, c’est à la Ressourcerie du Pays de Liège que l’on fait les comptes. ‘Nous avons récupéré 130 tonnes d’électro-ménager à envoyer vers les filières de recyclage’ explique Michel Simon, son directeur. ‘Nous avons aussi été – et sommes toujours – présents en 2e ligne, dans l’aide aux sinistrés, avec du don de mobilier essentiellement. Des tables, des chaises, des meubles. Ce n’est pas simple à gérer car il y a un décalage entre l’offre et la demande, un manque de synchronicité qui pose des problèmes de stockage’. La coopérative a également travaillé main dans la main avec Sofie pour proposer en juillet et août la vente de gros électro de seconde main à prix bradé. ‘Nous avons fait du moitié prix pour les sinistrés’. 520 unités sont ainsi parties et le stock est vide. Par ce geste de solidarité, la Ressourcerie a participé à hauteur de 50.000€ – soit un manque à gagner – à l’effort de guerre.