ClimACTES, de l’urgence de passer à l’action

J-2 : ClimACTES approche tout doucement la fin de deux semaines intenses de sessions sur le site universitaire du Sart-Tilman. A à peine quelques kilomètres de là, les vallées de la Vesdre et de l’Ourthe commencent doucement leur décrue, après des inondations historiques qu’il serait difficile de ne pas imputer au changement climatique. Cette accélération des phénomènes naturels, couplée à la prise de conscience manifestée par les jeunes via les marches pour le climat, mène un groupe de citoyens à créer en octobre 2019 l’asbl ACTES, pour Agir pour le Climat et la Transition Ecologique et Solidaire.

‘L’énergie des jeunes générations est précieuse’ confie Philippe Gilson, ingénieur entrepreneur à l’origine du projet. ‘ClimACTES, c’est activer celle-ci par l’entrepreneuriat tout en ayant une triple approche : un focus climat bien entendu, mais aussi une attention particulière donnée à la justice sociale, car l’un ne va pas sans l’autre…  enfin, notre ambition est de donner de l’ampleur à des actions concrètes, avec un objectif quantifiable comme l’économie de 10.000 tonnes de CO2 par an et par projet jusqu’en 2026’.

Pour ce faire, l’asbl organisait donc du 3 au 18 juillet sa 1^ere université d’été, reportée d’un an suite à la pandémie de Covid 19. Au programme de la cinquantaine de participants : des cours, tables rondes et ateliers, avec un impressionnant panel d’experts à disposition, l’envie de poser un socle commun de savoirs, de créer des réseaux, de découvrir des réalisations concrètes pour nourrir l’idéation. Energies renouvelables, performance énergétique des bâtiments, reforestation, écomobilité, alimentation durable, finance soutenable, éducation : autant de thématiques creusées lors de la 2^e semaine, en petits groupes de porteurs de projets.

‘La philosophie qui sous-tend ClimACTES est de passer de l’idée à l’action. Nous avons donc mis un cadre en place pour que des embryons de projets d’entreprises voient le jour. A l’issue de cette phase d’idéation, l’objectif était de fournir un mini-business plan, sur base du Business Model Canvas coopératif et dans le respect de 4 critères : un impact environnemental important, un cadre d’économie sociale, la non-concurrence d’entreprises sociales existantes, et un équilibre environnemental/social/économique qui nous renvoie davantage à la théorie du Donut qu’à celle obsolète du développement durable’.

Un incubateur partenarial pour développer les projets
Résultent de ces deux semaines 7 projets, qui ne demandent désormais qu’à être étudiés avec l’aide de structures partenaires comme le Venture Lab, incubateur étudiant, ou encore Groupe One, accompagnateur d’entreprises en création. ‘Les projets qui ont émergé sont tant réalistes que créatifs, et visent un changement d’échelle. On retiendra par exemple l’installation de photovoltaïque sur les bâtiments scolaires, avec des mécanismes de solidarité financière, ou encore la duplication de cette université d’été à l’échelon local, de sorte à sensibiliser 10.000 personnes par an aux enjeux de la transition’. Le réseau devrait quant à lui rapidement s’étendre, boosté par des experts et coachs bénévoles ClimACTES, et bientôt rejoint par d’autres structures de l’écosystème wallon du soutien à la création d’entreprises.

C’est que l’urgence est à nos portes, comme l’a encore sonné le dernier rapport du GIEC, sans appel. Initiative d’origine citoyenne déjà reconnue par les pouvoirs publics régionaux (environnement et climat), ClimACTES positionne son levier d’action sur l’entrepreneuriat, avec la volonté d’essaimer. ‘Outre le suivi des projets, nous allons nous atteler à diffuser les cours de cette première université d’été, et préparer 2022 tout en essayant de répliquer notre modèle sur d’autres territoires, tout d’abord en France’.

D’ici là, espérons que de l’eau claire aura coulé sous les ponts, lavant la blessure de nos vallées sinistrées, en quête de reconstruction…

En savoir plus: climactes.org