Décidément, nous n’en avons pas fini de parler de l’intercommunale Publifin et de sa filiale Nethys. Après l’épisode du potentiel rachat des Editions de l’Avenir par une coopérative constituée des membres du personnel du quotidien namurois, c’est au tour d’Elicio, spécialisée dans l’énergie renouvelable, d’attirer notre attention. En cause, une alliance de coopératives citoyennes belges, Energies Coopératives, qui souhaite devenir actionnaire de référence dans l’entreprise. Celle-ci avait fait il y a quelques mois l’objet d’un énième scandale dans l’affaire Publifin, puisqu’elle avait failli être vendue à une administrateur du groupe, François Fornieri, pour la modique somme de deux euros.
Or, selon les propos de Damien Ernst, au micro de la RTBF, l’entreprise serait estimée entre 200 et 300 millions d’euros. Certes, elle aurait accumulé plus de 250 millions de dettes, mais d’importants contrats devraient lui assurer de confortables revenus dans les années à venir. En 2020, Elicio sera en mesure de fournir de l’électricité à quelque 500 000 ménages, c’est dire la taille de la structure ! Bref, on n’est pas passé loin du « hold up du siècle ». Heureusement, le scandale a finalement éclaté, et a contribué au licenciement de la direction du groupe.
Un nécessaire changement d’échelle
En Belgique comme un peu partout en Europe, des citoyens se mobilisent pour se réapproprier leur production d’énergie renouvelable. Ensemble, ils constituent des coopératives citoyennes d’énergie, qui sont représentées par le réseau REScoop.eu, qui regroupe 1 500 coopératives détenues par 1 million de citoyens. En l’état, si leur développement connait une belle croissance, leur poids sur le marché de l’énergie renouvelable reste minime. Prendre part au capital d’une entreprise industrielle de type Elicio constitue donc une formidable opportunité pour se réapproprier collectivement une partie substantielle de la gestion de notre énergie, selon les principes de l’Alliance Coopérative Internationale.