L’obsolescence programmée, c’est l’illustration incarnée des dysfonctionnements du capitalisme. Historiquement, l’origine du concept remonte au krach boursier de 1929, où un certain Bernard London, promoteur immobilier américain, a la « brillante » idée de raccourcir expressément la durée de vie des biens de consommation pour stimuler la croissance, idée qu’il étaye dans son livre « Ending the depression through planned obsolescence ». Depuis, différents types d’obsolescence se sont développés, que ce soit au niveau esthétique, avec les modes qui se succèdent, au niveau technique, avec l’exemple parlant des puces d’imprimantes et des ampoules limitées à 1 000 heures d’utilisation, ou, de manière encore plus insidieuse, au niveau moral, en poussant les individus à consommer des produits prétendument plus « green », sous prétexte de sauver l’environnement, sans remettre en question l’acte de consommation en tant que tel. Pour résumer, l’obsolescence programmée, c’est un peu le miroir de notre consumérisme effréné et inconscient, qui fait fi des ressources limitées de notre planète. Un modèle néfaste tant au niveau social, qu’économique et écologique.
Longtime : le label qui s’attaque à l’obsolescence programmée

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Le label Longtime pour guider les consommateurs
Depuis 3 ans, Ethikis travaille au développement d’un label qui garantit la qualité de fabrication des produits vis-à-vis du consommateur. Annoncé en début d’année, le label Longtime est le résultat de ce long travail et comporte pas moins de 41 critères, qui portent tant sur la fiabilité d’une technologie employée, que sur la disponibilité des pièces de rechange et la possibilité de réparer l’objet soi-même. Les deux premières entreprises à décrocher le label sont la marque SEB et le groupe XPlorer, respectivement pour l’aspirateur Rowenta Silence Force R064 et les détecteurs de métaux DEUS et ORX. Le label s’applique à l’électroménager, l’électronique, l’outillage, le matériel de loisirs et le matériel professionnel. Développé en concertation avec des associations environnementales, des consommateurs, des réparateurs et des fabricants, il est attribué par deux organismes de contrôle indépendants, à savoir Apave Certification et Ecocert Environnement. En jouant sur la plus-value que constitue l’obtention du label vis-à-vis des consommateurs, Ethikis espère motiver les fabricants dans le développement de produits plus durables. Et pour donner une touche de crédibilité supplémentaire à son label, la coopérative annonce qu’il est applicable partout en Europe, une première en la matière.En tant qu’acteur de l’économie sociale, on ne peut évidemment que se réjouir du développement d’un tel processus de reconnaissance de produits durables. Un des principaux enjeux de ces prochains mois sera d’une part d’élargir sensiblement la gamme des produits labellisés, et d’autre part de sensibiliser les consommateurs à l’intérêt d’une telle distinction. A ce propos, une étude du CESE relate 56 % de vente en plus pour les produits à durée de vie allongée, sur base d’une enquête menée en 2016 auprès de 3 000 participants en Belgique, en République tchèque, en France et aux Pays-Bas. Gageons surtout que le label Longtime saura se faire une place dans la jungle des labellisations existantes et des auto-proclamations « vertes » des entreprises qui entretiennent une confusion sans précédent aux yeux du consommateur.
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