Avant de se lancer dans la boulangerie, Sylvain a eu plusieurs vies professionnelles : fromager tout d’abord, puis… accompagnateur chez Crédal, une fonction où il a pu développer des compétences en dynamique de groupe, fort utiles au Pain levé, le projet coopératif dans lequel il est maintenant impliqué. ‘Je trouvais l’agriculture trop contraignante et c’est en accompagnant une entrepreneure en boulangerie que j’ai eu l’envie de faire cela’. Par rencontres interposées, il rejoint un groupe de 3 personnes qui crée une asbl il y a maintenant 2 ans. Le projet peut se lancer, aidé par un subside en économie sociale de la Région bruxelloise qui atténue la pression financière sur une entreprise en démarrage.
‘Comme son nom l’indique, le Pain levé est une boulangerie militante. Nous défendons un projet collectif de salariat car cela nous semble une meilleure et nécessaire contribution à la sécurité sociale. Nous le faisons sous le modèle de l’autogestion (ndlr : la boulangerie Un pain c’est tout / asbl Sans patron défend le même modèle sur Liège), un système qui nous rend plus fort et nous permet d’avancer en démocratie. Nous voulons faire du bon pain à un prix acceptable, et travaillons bien entendu avec des farines locales et bios’. Celles-ci sont produites au Flietermolen, une coopérative meunière.
A la petite enseigne schaerbeekoise de la rue Josaphat, qui travaille étroitement avec BEES Coop pour son approvisionnement en matières premières, le prix de base est mauve et permet des comptes à l’équilibre. Vous pourrez également payer 20% moins cher ou 10% de plus selon vos revenus, la temporalité budgétaire dans laquelle vous vous trouvez. ‘L’alimentation est souvent une variable d’ajustement et nous ne voulons pas mettre des gens dans des cases, mais plutôt travailler la solidarité au travers de l’adaptabilité. La pratique nous montre que le prix différencié fonctionne, nous sommes pour l’instant dans les clous’.