L’économie sociale fait sa pub depuis le 4 mai, un slogan en tête : ‘notre futur, justement’. Objectif de cette campagne financée par la Région wallonne et pilotée par ConcertES et W.Alter : toucher les jeunes de 18 à 35 ans afin de sensibiliser et d’informer sur l’économie sociale, ses enjeux et le champ des possibles qu’elle ouvre en tant que consom’acteur, travailleur ou entrepreneur. Entreprendre : une évidence pour certains, un peu moins pour d’autres, et un domaine où l’envie de changement est bien palpable.
En Wallonie, 6 agences-conseils en économie sociale sont reconnues pour accompagner des projets qui, par définition, sont à finalité sociale et de nature collective. On y est donc placé aux premières loges pour y observer les tendances. ‘On constate depuis 10 ans une évolution certaine, qui s’intensifie avec la crise’ nous livre François Moens, coordinateur de Propage-s. ‘L’entrepreneuriat collectif est désormais l’apanage de gens qui veulent faire quelque chose ensemble, en donnant du sens quel que soit le domaine, sans avoir forcément conscience de faire partie d’un mouvement. On voit aussi des collectifs beaucoup plus structurés arriver, avec une idée claire du projet et un groupe de fondateurs déjà formé.’ Des personnes en reconversion, des citoyens investisseurs, des jeunes aussi.
Mais si entrepreneuriat social et initiatives citoyennes font augmenter les demandes à l’agence-conseil depuis 2019, les projets portés singulièrement par les moins de trente ans restent néanmoins marginaux. ‘Il y a certes des projets mais peu aboutissent, ce qui s’explique par les opportunités d’emploi qui se présentent en cours de route et fragilisent les collectifs, mais aussi par la complexité de monter une entreprise fraîchement sorti de l’école’.