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08.12.19

Coopérative de travailleurs associés : remède anti-capitaliste

Imaginez une entreprise où ce ne sont pas les actionnaires qui imposent leur loi, mais les travailleurs. Un modèle qui repose sur une gouvernance participative, où bon sens et solidarité prévalent sur la course au profit. Une utopie, disent certains. Une réalité, rétorquent d’autres. En Belgique, cette réalité prend la forme marginale de coopératives de travailleurs. Un modèle entrepreneurial qui mériterait un cadre légal plus adapté pour se développer.
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  • Vous ne vous en êtes sans doute pas rendus compte, mais cela fait déjà quelques fois que nous vous parlons de coopératives de travailleurs. Récemment, nous relations la création d’une coopérative émanent des membres du personnel de l’Avenir, dépités par un lourd plan de restructuration. Quelques semaines plus tôt, les ouvriers de la gobeleterie Durobor se lançaient corps et âme dans la reprise de leur outil de travail, sous peine de mettre la clé sous la porte. Il y a deux ans, les travailleurs de Difrenotech reprenaient les rennes de leur usine après la délocalisation forcée de son activité. Trois initiatives pour un dénominateur commun : la volonté de sauver son emploi et de se libérer de toute pression managériale extérieure. Ici, le message est clair : et si nous reprenions collectivement notre destin en main ? Des scénarios au doux parfum héroïque qui font souvent écho dans la presse, mais qui ne représentent dans les faits qu’une fraction des coopératives de travailleurs. Pour y voir plus clair, nous avons rencontré l’Union des Scops Wallonie-Bruxelles, fédération francophone des coopératives de travailleurs belges. Focus sur un modèle qui privilégie un entrepreneuriat plus humain, qui puise son énergie dans la force du collectif.

    Quand la recherche du profit exaspère
    En France, seules 10 % des sociétés coopératives et participatives (SCOP) se créent lors d’une transmission, que ce soit en réaction à une faillite, une délocalisation, ou plus simplement lors d’un départ à la retraite du fondateur de l’entreprise. A contrario, près de 90 % des SCOPS démarrent de zéro, avec pour fil conducteur la volonté d’entreprendre collectivement, selon les principes coopératifs de l’Alliance Coopérative Internationale. Et que ce soit pour sauver son emploi ou pour contribuer à une société plus harmonieuse, intrinsèquement, la coopérative de travailleurs s’oppose à la logique capitaliste du tout pouvoir aux actionnaires et du profit à tout prix. Le capital appartient de manière significative aux travailleurs, qui sont seuls maîtres à bord, et/ou qui disposent au moins de 50 % des droits de vote. Notons ici la différence majeure avec une coopérative de consommateurs, où les coopérateurs ne sont pas impliqués dans le projet au titre de travailleur, et où les travailleurs ne sont pas forcément tous coopérateur. Précisons aussi que le modèle présente une certaine souplesse, dans la mesure où chaque coopérative peut différer sur certains points, comme l’obligation ou non de prendre part au capital en tant que travailleur.  

    Capacité de résilience et potentiel de développement humain
    D’après Emmanuel Everarts, cofondateur de la coopérative Batigroupe et représentant de l’USCOP, les coopératives de travailleurs européennes s’illustrent tant sur le plan économique qu’humain. Sur le plan économique, elles se distinguent, entre autres, par la création d’une réserve impartageable, qui se constitue en distribuant équitablement les bénéfices entre la rémunération du capital, l’ensemble des travailleurs et la réserve. Le principe présente selon lui deux intérêts : « Tout d’abord, cette réserve est une manière de protéger les travailleurs d’eux-mêmes. Il est arrivé que des coopératives soient revendues pour dégager une importante plus-value individuelle. La réserve impartageable empêche toute démarche spéculative en forçant à créer un outil commun et à le garder en interne. (…) Aussi, grâce à cette réserve, la capacité de résilience de l’entreprise est incroyable. J’ai un jour visité une coopérative italienne qui évoluait dans un secteur en pleine crise. Elle était entourée d’entreprises en faillite, et l’usine ne tournait qu’un jour par semaine. Les travailleurs ont décidé de laisser momentanément une partie du personnel à la maison, et de former les volontaires au métier de commercial, pour démarcher de nouveaux clients. Comme ils avaient trois ans de salaire en réserve pour tout le monde, ils n’ont licencié personne. Ils ont traversé cette période sans trembler, là où une autre boîte aurait licencié massivement ou serait tombée en faillite ».

    Au-delà de cette force économique, la coopérative de travailleurs se caractérise aussi par une aventure humaine, où le développement personnel prend une nouvelle dimension. Le management est plus légitime, car choisi par les travailleurs, et l’esprit d’équipe renforce la capacité de résilience et de développement de l’entreprise.

  • "Il y a des conversions et des développements humains tout à fait impressionnants dans ces coopératives. Le modèle crée des opportunités que les gens n'auraient pas dans un système classique. Je trouve que cette aventure humaine vaut la peine d'être racontée."
  • Quel statut en Belgique ?
    D’après la confédération européenne CECOP, il y aurait environ 50 000 coopératives de travailleurs associés en Europe. Traditionnellement actives dans le secteur de l’industrie, elles se sont diversifiées ces 20 dernières années. Au Pays Basque, nous vous avions déjà parlé du colosse Mondragón, avec ses 266 entreprises et 80 000 travailleurs. Le modèle est aussi fort développé en France ou encore en Italie, mais son développement demeure timide en Belgique. On peut citer Ethiquable, Damnet ou encore DiES, mais les exemples se comptent sur les doigts d’une main. Au niveau fédéral, aucun cadre légal n’existe, et il faut chercher au niveau wallon, à la Sowecsom, pour trouver un arrêté qui y fait spécifiquement référence, en vue de bénéficier de conditions avantageuses en cas de sollicitation du levier Brasero. « Aujourd’hui, ce sont les idéalistes qui le font par conviction. Si on veut que ça devienne plus un mouvement de fond, il faut que des incitants soient mis en place, tant au niveau fiscal qu’administratif ». En ce sens, l’USCOP milite pour une immunisation fiscale de la réserve impartageable, ce qui donnerait plus de moyens aux structures, comme c’est le cas en France et dans d’autres pays européens. « Dans nos pays limitrophes, il y a aussi un statut social de coopérateur associé qui met tout le monde sur un même pied d’égalité, plutôt qu’un ouvrier, un employé et un patron ». L’allocation de moyens à une structure fédératrice serait toute aussi importante. « En France, il y a la loi coopérative. Pour être coopérative, il faut être agréé par une fédération et payer une cotisation. Grâce à ces cotisations, différents services sont mis en place, du financement à la formation, en passant par la représentation. C’est aussi grâce à ça que des structures se créent ».

    Faire changer les mentalités
    Un autre frein au développement du modèle belge serait d’ordre culturel. « On préserve son emploi, mais il y a une prise de risque. Je pense que ce qui est difficile pour les travailleurs belges, c’est qu’ils doivent prendre un risque qui touche à leur patrimoine. Fondamentalement, c’est le même principe que pour un indépendant, mais c’est plus naturel pour nos voisins ». Aussi, l’habitude que nous avons de changer régulièrement de métier n’est guère compatible avec ce type d’investissement à long terme. Enfin, on constate une certaine réticence en provenance du mouvement syndical, qui émet des réserves par rapport au principe d’autogestion. « Les syndicats redoutent que les travailleurs s’auto-exploitent, c’est-à-dire qu’ils ne se protègent plus socialement. Un travailleur qui prend en main son travail, ça ne rentre pas dans leur schéma. Ils ont peut-être l’impression de perdre leur clientèle, mais il faut qu’ils comprennent qu’ils ont un rôle primordial à jouer. Ils pourraient jouer le rôle de coopérateur garant, en veillant à la santé des travailleurs, etc. ». 

    La semaine de la transmission : une aubaine ?
    Du 21 au 25 octobre avait lieu la semaine de la transmission dans tout le pays. Près de 30 000 entreprises seraient concernées sur notre territoire, quand on sait qu’un tiers des entreprises ne sont jamais transmises. Une période de turbulences pour toute structure, dans la mesure où 50 % d’entre elles disparaissent dans les cinq ans. Réorganisation interne, frilosité des partenaires, transmission du savoir, autant de points qui fragilisent la structure. D’après notre interlocuteur, le sujet serait en revanche moins sensible dans les coopératives de travailleurs, qui peuvent s’appuyer sur la pérennité de la force du collectif et une meilleure répartition des responsabilités et des compétences.

    D’autre part, trop peu d’entrepreneurs pensent à transmettre leur entreprise à leurs travailleurs alors qu’ils constituent d’excellents candidats repreneurs : ils connaissent tous les rouages internes et externes de l’entreprise ; ils y sont attachés et sont très concernés par la poursuite de l’activité.  Deux arguments de plus donc pour défendre ce modèle entrepreneurial atypique qui mériterait à être plus connu dans nos contrées !

  • "Aujourd'hui, les entrepreneurs qui investissent ensemble prennent des risques, parce qu'il n'y a pas de garantie, il n'y a pas d'histoire. Mais si on ne commence pas aujourd'hui, dans vingt ans, on dira toujours la même chose. Il faut commencer à faire cette nouvelle économie."
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