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31.10.19

Carte blanche – SAW-B interpelle sur la certification « B Corp » de Danone-Belgique

Dans une carte blanche publiée publiée le 9 octobre 2019 dans le journal Le Soir, SAW-B s'interroge sur la légitimité de la certification "B Corp" récemment décernée à Danone-Belgique.
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  • Intégralité du texte ci-dessous :

    Ce 25 septembre 2019, nous avons été interpellés par l’article du Soir en ligne, « Environnement : Danone Belgique décroche un prestigieux label international » relatant l’évènement lors du « B Corp Summit » à Amsterdam. Ce label est perçu comme le signe d’une réelle prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux de ce 21ème siècle. La question qui nous intéresse est d’évaluer si des labélisations privées comme « B Corp », « Impact Now » ou des normes ISO 26000 sont en mesure d’amener les entreprises – et en particulier les « majors » telle Danone – à faire enfin leur part  « face à l’incendie qui ravage la forêt » de la désormais célèbre et controversée fable du colibri. A commencer par intégrer le coût de leurs externalités sociales, environnementales, sanitaires et économiques. Assiste-t-on à l’émergence d’une véritable responsabilité sociale d’entreprise (RSE) ? On aimerait y croire tant on y aspire…

    On peut voir dans cette nouvelle vague de la RSE portée par des certifications privées une avancée face aux théories qui considèrent comme déviante toute finalité autre que celle de faire du profit. Hélas, nous observons que cette labélisation porte au mieux sur des effets symboliques que sur des impacts effectifs qui permettraient de faire advenir une économie juste et soutenable. Au pire, elle dédouane les entreprises de leurs impacts négatifs et de leurs externalités.

    Nous avons testé la labellisation « B Corp » pour en savoir davantage. Le système, assez simple et accessible, est basé sur une autoévaluation qui – si vous atteignez un score minimal – sera validée par une consultation externe. Ce qui pose question, ce sont justement les critères mobilisés pour déterminer votre score ! Si vos employés bénéficient d’une couverture médicale, de plus de deux semaines de congé parental pour le deuxième parent ou d’un régime de retraite public, vous gagnez des points alors qu’en Belgique ces politiques sont le fruit de la concertation sociale et de programmes gouvernementaux… Idem, si vous développez des mesures incitatives pour que vos employés participent à des activités de santé et de bien-être, si vos bâtiments sont certifiés «écoconstruction», si vous disposez d’un programme de récupération et de recyclage dans vos usines et bureaux ou si vous avez mis en place un suivi de vos consommations d’énergie et d’eau alors vous êtes sur la bonne voie pour rejoindre le cercle prisé des entreprises « B Corp » … Ces points de certification nous amène à questionner la légitimité de ces outils conçus et mis en œuvre par des acteurs de l’entreprise et les milieux de la consultance.

    Plus fondamentalement, en quoi la labellisation « B Corp » a–t-elle changé la manière de faire du business du groupe Danone ? Ses impacts environnementaux et sociétaux se sont-ils améliorés? Malgré des objectifs de réduction ambitieux, ses émissions en CO2 restent colossales et leur reporting discutable. Le plastique est le principal de ses emballages mais la responsabilité des déchets est transférée sur le consommateur et la collectivité. Le groupe fait de plantureux bénéfices mais les agriculteurs qui livrent leur lait ne sont pas mieux payés et l’écart salarial dans le groupe français est abyssal (la tension salariale y est de 227, l’une des plus inégalitaires du CAC 40 !). Le chiffre d’affaire est en croissance mais l’emploi dans les filiales européennes décroit. Plusieurs filiales du groupe se situent dans des paradis fiscaux et Danone a déjà été pointé pour évitement fiscal. La publicité visant les enfants pour des produits hyper sucrés est omniprésente alors qu’ils ont un impact négatif sur leur santé, … Voilà un florilège de raisons qui amène à considérer ces labellisations comme symboliques, permettant de donner une fausse image de vertu.

    Nous dénonçons cette forme de responsabilité sociale rétrospective qui laisse entre les mains des entreprises les éléments de justification pour se dédouaner de tout reproche et pratiquer des formes de green et de fair washing. Seule une responsabilité sociale prospective de l’entreprise, partagée collectivement, prenant à bras le corps les défis qui menacent l’humanité est de l’ordre de la responsabilité. Etymologiquement, la responsabilité c’est « répondre de » ou «se porter garant de ». Dès lors, pour être en responsabilité, l’entreprise doit rendre compte de l’impact de ses décisions sur la vie des gens et de l’environnement. Ce qui implique l’abandon des formes de labélisation privées qui ne permettent qu’une autorégulation à la marge. A leur place, construisons collectivement, avec toutes les parties constituantes de l’entreprise – à commencer par ses travailleurs et ses fournisseurs – un cadre de gestion et fixons des objectifs décisifs et réellement impactants. Mais, pour y parvenir, il nous faudra des actes politiques forts et une réincarnation de l’Etat dans son rôle de régulateur pour instaurer le cadre de dialogue et de gestion entre citoyens et entreprises. Alors, peut-être pourrons-nous répondre aux défis qui se posent à l’humanité.

    Par Joanne Clotuche, Hugues De Bolster et Quentin Mortier – SAW-B

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