Tandis que notre capitale s’apprête à passer majoritairement en zone limitée à 30 km/h dès 2021, l’utilisation privée du vélo est de plus en plus plébiscitée par les citadins en quête de calme, de flexibilité et de réappropriation de l’espace public. En matière de logistique urbaine, face à l’explosion des ventes en ligne et la multiplication des camionnettes (+33 % d’immatriculations de véhicules neufs entre 2015 et 2019), le vélo-cargo est pour sa part une des solutions à la décongestion de nos axes routiers, sans oublier ses vertus environnementales et sécuritaires.
A Bruxelles, les camionnettes représenteraient 7% du trafic, mais 18% de la pollution, a en effet indiqué le cabinet de la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt, au journal Le Soir. D’après les évaluations faites en 2017 par le projet européen « City changer cargo bike », la moitié des livraisons en ville pourrait se faire par vélo-cargo, de même que trois quarts des déplacements familiaux, ce qui est évidemment considérable. En l’état, le vélo-cargo représente 4% du parc bruxellois.
Une ambitieuse politique de développement
Grâce à appel à projets européen, la Région bruxelloise va initier toute un série d’actions pour stimuler le développement du vélo-cargo sur son territoire. L’opération, baptisée « Cairgo Bike » bénéficie d’un soutien financier de 4,7 millions d’euros de la Commission européenne, auxquels s’ajoutent 1,1 millions d’euros apportés par les partenaires publics et privés bruxellois.
L’opération consistera à développer les emplacements de stationnements pour les vélos-cargos en voirie et sur les parkings publics gérés par Parking Brussels, de même que dans des parkings privés, grâce à un partenariat avec BePark. Toujours en vue d’une utilisation « privée », Cambio recevra un soutien pour ajouter une flotte de vélos-cargos à son offre dès 2021. L’asbl Pro Vélo procédera quant à elle à des achats groupés de vélos-cargos pour les rendre plus accessibles, sachant qu’il faut compter environ 4 000 euros pour acquérir un modèle à assistance électrique.
En B to B, la coopérative Urbike et l’asbl Remorquable auront pour mission de sensibiliser et de conseiller une soixantaine de professionnels (entreprises, indépendants) dans la conversion de leur activité au vélo-cargo. L’idée étant de réunir suffisamment d’ambassadeurs pour créer, par la suite, un effet d’entraînement.
De belles perspectives donc pour la mobilité douce bruxelloise, que nous suivrons avec intérêt !
Sources : Le Soir ; Urbike