Qui n’a pas connu la tentation des soldes, la satisfaction éphémère de l’achat compulsif, ce plaisir de s’habiller au gré de son humeur ou ce besoin irrépressible de s’accorder aux dernières tendances ? Les vêtements nous accompagnent depuis la nuit des temps, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Nous les portons, ils nous entourent et on nous les bombarde à longueur de journée à coups de matraquage publicitaire. Omniprésente, l’industrie du vêtement représente un marché colossal aux mains d’une économie capitaliste inhibée de profit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le deuxième secteur le plus pollueur au monde a de sérieux progrès à faire, tant au niveau social qu’environnemental.
Des chiffres qui en disent long
Saviez-vous que nous ne portons en moyenne que 7 à 10 fois le même vêtement, et que moins d’un quart sont recyclés lorsque nous décidons de nous en séparer ? A vrai dire, nous achetons 60 % en plus de vêtements qu’il y a 15 ans et les conservons moitié moins longtemps. Chaque année, plus de 100 milliards de vêtements sont ainsi vendus dans le monde. Une production qui utilise 4 % de l’eau potable disponible et émet 1.2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Dans les pays les plus riches, chaque individu achète en moyenne 20 kilos de vêtements par an, alors même que dans chaque logement, 114 € d’habits ne sont jamais portés. Des vêtements en matière synthétique qui relâchent plus de 500 000 tonnes de microparticules de plastique dans les océans lorsque nous les lavons, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles de plastique. 20 % de la pollution des eaux serait imputable à la teinture et au traitement des textiles, et 2 720 litres d’eau seraient nécessaires pour produire un simple t-shirt. C’est ce que nous buvons individuellement sur une période de 3 ans.