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Pourquoi et comment s’habiller autrement ?

Conso

© Fashion Revolution
Si l’habit ne fait pas le moine, il faut bien avouer que nous accordons une attention particulière à ce que nous portons, que ce soit pour aller travailler, pour sortir en soirée ou pour assister à de grandes occasions. Nos vêtements, c’est un peu la prolongation de notre personnalité, un marqueur social puissant dans une société où règne le paraître. Pour ce premier dossier Transfo, nous nous sommes interrogés sur les dessous de l’industrie du textile. Quelles en sont les dérives et comment y remédier en tant que consom’acteur ? Suivez le guide !
  • Qui n’a pas connu la tentation des soldes, la satisfaction éphémère de l’achat compulsif, ce plaisir de s’habiller au gré de son humeur ou ce besoin irrépressible de s’accorder aux dernières tendances ? Les vêtements nous accompagnent depuis la nuit des temps, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Nous les portons, ils nous entourent et on nous les bombarde à longueur de journée à coups de matraquage publicitaire. Omniprésente, l’industrie du vêtement représente un marché colossal aux mains d’une économie capitaliste inhibée de profit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le deuxième secteur le plus pollueur au monde a de sérieux progrès à faire, tant au niveau social qu’environnemental.

    Des chiffres qui en disent long
    Saviez-vous que nous ne portons en moyenne que 7 à 10 fois le même vêtement, et que moins d’un quart sont recyclés lorsque nous décidons de nous en séparer ? A vrai dire, nous achetons 60 % en plus de vêtements qu’il y a 15 ans et les conservons moitié moins longtemps. Chaque année, plus de 100 milliards de vêtements sont ainsi vendus dans le monde. Une production qui utilise 4 % de l’eau potable disponible et émet 1.2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Dans les pays les plus riches, chaque individu achète en moyenne 20 kilos de vêtements par an, alors même que dans chaque logement, 114 € d’habits ne sont jamais portés. Des vêtements en matière synthétique qui relâchent plus de 500 000 tonnes de microparticules de plastique dans les océans lorsque nous les lavons, soit l’équivalent de 50 milliards de bouteilles de plastique. 20 % de la pollution des eaux serait imputable à la teinture et au traitement des textiles, et 2 720 litres d’eau seraient nécessaires pour produire un simple t-shirt. C’est ce que nous buvons individuellement sur une période de 3 ans.

  • © Oxfam Magasins du Monde - Campagne
    © Oxfam Magasins du Monde - Campagne "Une autre mode est possible"
  • C’est sans parler des conditions déplorables dans lesquelles travaillent des millions d’ouvriers partout dans le monde, du Bangladesh au Cambodge en passant par la Roumanie et l’Italie. Sur un t-shirt vendu à 29 €, ils ne touchent que 18 centimes, en travaillant pour certains plus de 12 heures par jour, 6 jours sur 7. En Inde du Sud, 50 000 jeunes filles sont en situation de travail forcé. Au Bangladesh, le salaire est de 32 centimes de l’heure. Un pays parmi tant d’autres où les infrastructures ne répondent pas aux normes minimales de sécurité, et où les accidents sont fréquents. Le plus marquant datant de 2013 avec l’effondrement du Rana Plaza, faisant 1 138 victimes. De 2006 à 2013, le pays a connu un incendie ou effondrement d’usine par semaine ! Et dire qu’en 2018, le leader mondial du textile, Inditex, a généré à lui seul quelque 18 milliards de chiffre d’affaires…

    Comment en est-on arrivé là ?
    Pour comprendre l’origine du problème, nous avons rencontré Carole Crabbé, coordinatrice d’achACT, qui mène de nombreuses campagnes pour améliorer les conditions de travail des secteurs de l’industrie légère tels que l’habillement.

  • « En fait, la problématique du textile a toujours existé. De tout temps, il y a eu cette facilité d’exploitation des travailleurs, notamment liée au fait qu’on a affaire à une main-d’œuvre féminine, souvent en décrochage social, comme c’est le cas des femmes migrantes. Par définition, c’est une main-d’œuvre précaire, qui est donc sujette à l’exploitation, et qui a aussi du mal à s’organiser. En plus de cette faiblesse chronique, on a observé à partir des années 70 un changement de business modèle. On est passé d’un secteur essentiellement contrôlé par les producteurs à un business contrôlé par les distributeurs et les marques. Cela a complètement chamboulé la structure de la valeur ajoutée dans la chaîne de valeur et d’approvisionnement, et ça a exacerbé l’exploitation du maillon faible qu’est la production. Les marques et les distributeurs, qui détenaient jusque-là leurs usines, ont progressivement externalisé leur production pour se concentrer sur la publicité et le développement de produit. De cette manière, ils se sont non seulement déchargés des risques sociaux qui y sont associés, mais ils ont également pu augmenter la pression sur leurs fournisseurs, puisqu’ils se sont octroyés la liberté de transférer un bon de commande d’une usine à l’autre, d’un pays à l’autre, en un clin d’œil. Inutile de préciser que cela a considérablement compliqué la mise en place d’une lutte sociale, parce que tout acquis social peut très vite se traduire en perte d’emplois ».
  • Au-delà de l’impact sur les conditions de travail, Carole Crabbé explique en quoi ce changement a également influencé nos habitudes de consommation, avec l’avènement de la dite fast fashion : « Ce changement de business modèle a aussi eu des répercussions sur notre consommation. On est progressivement passé à une forme de consommation de masse, effrénée. Quand j’étais enfant, on parlait de deux modes par un. Maintenant, ça change tous les 15 jours. C’est un modèle basé sur des rotations de stocks extrêmement rapides, ce qui a un impact évidemment destructeur sur l’environnement, d’autant plus si on brûle les stocks excédentaires, comme ça s’est avéré pour H&M ces dernières années ».

  • © Exposition achACT "Le salaire vital"
  • Quelle prise de conscience ?
    Dès le début des années 90, plusieurs scandales éclatent. Il y a eu le cas Lewis, qui a exploité des travailleurs chinois clandestins sur les îles du pacifique, ou encore C&A, qui a fait travailler des mineurs en Inde. Un mouvement social commence à se structurer pour dénoncer ces pratiques, et c’est à ce moment-là que se constitue le réseau international Clean Cloth Campaign, qui est aujourd’hui la plus grande alliance de syndicats de travailleurs et d’ONG dans l’industrie du vêtement, et dont achACT coordonne la coalition belge francophone.

    Conscientes qu’elles doivent montrer patte blanche pour redorer leur image, les marques prennent l’initiative de rédiger des codes de conduite, dans lesquels elles s’engagent à exiger certains standards à leurs fournisseurs, sans pour autant remettre leur propre responsabilité en question, ni vérifier que ces mesures sont bien respectées sur le terrain. De belles paroles donc, qui ne changent rien au fond du problème. « Progressivement, ces codes de conduite ont fait appel à des normes de conduite internationale, plutôt qu’à des valeurs paternalistes qui sont sujettes à toutes les interprétations possibles. Mais aujourd’hui encore, on reste très loin d’un système où ces codes sont autre chose que des bouts de papier dans un tiroir. C’est pourquoi il faut mettre en place d’autres outils, de vérification et de participation des travailleurs, de monitoring, etc. ».

    Dans cette perspective, et en collaboration avec des entreprises internationales, la Clean Cloth Campaign a créé la Fair Wear Foundation, qui est un système d’accompagnement des entreprises dans la mise aux normes de leurs filiales d’approvisionnement vis-à-vis des droits fondamentaux des travailleurs. Une démarche nécessaire, sachant qu’il n’y aucun cadre régulateur international qui existe et qui répond à cette question fondamentale de la pression exercée par le donneur d’ordre sur les producteurs. « Depuis 2011, il existe un cadre régulateur international que ce sont les principes directeurs des nations unies concernant les entreprises et les droits de l’homme, mais il n’est pas contraignant. Tout le débat actuel est de le rendre contraignant à travers un traité, qui serait applicable à l’ensemble des industries. C’est un de nos chantiers mais malheureusement, il ne bénéficie pas du soutien des Etats, qui subissent la pression de puissants lobbies, fervent défenseurs du libre-échange ».

    Une réalité qui explique qu’on assiste davantage à un aménagement du modèle qu’à un changement fondamental, comme l’illustre l’exemple d’H&M « En 2013, l’entreprise a annoncé qu’à l’horizon 2018, elle mettrait ses fournisseurs stratégiques en capacité de payer un salaire vital à l’ensemble de leurs 850 000 travailleurs, or on constate aujourd’hui que rien n’a bougé. Et en ce qui concerne leur service de réparation de vêtements, c’est un peu mettre une couture quelque part avant que ça ne se déchire ailleurs. Ce ne sont que des stratégies de marketing ».

    Et quand bien même certains signes encourageants apparaissent ci et là, en témoigne le dernier rapport de la campagne Detox My Fashion de Greenpeace au sujet de l’utilisation réduite de produits chimiques, ou le projet de loi français sur l’interdiction de jeter ou brûler les vêtements invendus, ce n’est que lorsque les géants de l’habillement accepteront de ne plus calquer leur business modèle sur un rythme de production endiablé que la situation s’améliorera significativement.

  • ©
  • Devenons des consom’acteurs !
    Vous l’aurez compris, l’industrie de l’habillement est source de problèmes sociaux et environnementaux majeurs qui perdurent depuis les années 70, et il ne faut guère miser sur les multinationales pour que le tableau s’éclaircisse à court et moyen terme. La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible d’inverser cette tendance si nous, consommateurs, changeons nos habitudes de consommation. On dit que le client est roi, alors autant en tirer profit ! Et pour vous faciliter la tâche, on vous a concocté les 6 commandements du consom’acteur, que voici :

    • Ta consommation tu diminueras
      Cela peut paraître simpliste, mais réduire notre consommation de vêtements résoudrait déjà une bonne partie des problèmes que nous venons de citer. Moins de vêtements signifie moins de production, et donc moins de pollution. En plus, cela envoie un signal fort aux marques pour qu’elles abandonnent leur business modèle de fast fashion, qui repose sur des rotations de stocks effrénées, ce qu’il faut à tout prix éviter.
    • La location tu essaieras
      Plutôt que d’acheter, pensez aussi à louer, surtout des vêtements que vous ne portez qu’occasionnellement, par exemple dans le cadre d’un mariage. La magasin de location de robes, de vestes et d’accessoires Coucou est une bon exemple en la matière. Son approvisionnement provient en partie de la seconde main, grâce à ses partenaires d’économie sociale que sont le Groupe Terre et La Poudrière. La location peut aussi être utile pour habiller ses enfants, comme c’est le cas avec Tale Me, qui propose des abonnements pour les enfants de 0 à 6 ans et les femmes enceintes.
    • La seconde main tu adopteras
      Avant d’acheter du neuf, pourquoi ne pas d’abord jeter un œil aux nombreux magasins de seconde main actifs dans l’économie sociale ? En Belgique francophone, il existe 44 sites labellisés Rec’Up, un label qui garantit depuis 2009 une chaîne de revalorisation éthique des textiles dont nous nous séparons. Nous y consacrerons la deuxième partie de ce dossier, à découvrir très prochainement sur Transfo.
    • Les marques éthiques tu likeras
      Entre les labels autoproclamés, les codes de conduite aussi vides qu’une coquille d’œuf et les campagnes de marketing mensongères, il n’est pas facile de distinguer une marque qui œuvre réellement pour un changement d’une marque qui embrouille ses consommateurs pour augmenter ses marges. Rassurez-vous, il existe des sites internet, applications et autres guides qui vont vous permettre d’y voir plus clair dans ce méli-mélo. C’est ce que nous vous détaillerons dans la troisième partie du dossier, consacrée à la slow fashion, c’est-à-dire la mode éthique, qui est plus respectueuse des travailleurs et de l’environnement.
    • La réparation et l’upcycling tu apprendras
      Avec l’obsolescence programmée et des produits de consommation de plus en plus abordables, pensez au prix d’un jeans chez Primark, nous avons perdu l’habitude de réparer nos objets, préférant les remplacer. Or, il est tout à fait possible de prolonger la durée de vie d’un vêtement. Il existe moult ateliers de couture et autres repair cafés qui pourront vous guider dans vos premiers pas afin de vous rendre autonome. Plus aucune tirette récalcitrante ne vous résistera ! Et pourquoi ne pas exprimer vos talents de créateur en vous essayant à l’upcycling, qui consiste à confectionner vos propres créations en revalorisant des matières et autres objets récupérés.
    • Les combats sociaux et environnementaux tu relaieras
      Comme le souligne Carole Crabbé, être un consom’acteur, c’est aussi soutenir les nombreux combats sociaux et environnementaux qui sont menés par les organisations spécialisées en la matière. Alors si vous voyez circuler une pétition, n’hésitez pas à la signer et à la relayer. Et par-dessus tout, restez informés et soyez curieux. Un consommateur averti en vaut deux ! A l’échelle belge, on vous donne une première piste de réflexion avec cet article d’Alter Echos sur l’enjeu du textile dans les marchés publics.

    Adrian Jehin – ConcertES


    Pour aller plus loin :
    Documentaires « The True Cost » & « Vêtements n’en jetez plus ! »
    Reportages Cash Investigation « Luxe : les dessous chocs » et « Coton : l’envers de nos tee-shirts »
    Infographie « Un monde sans dessus-dessous »

    Ressources en ligne :
    Campagne Oxfam Une autre mode est possible
    Campagne Greenpeace Detox My Fashion
    Fair Wear Foundation
    Clean Cloth Campaign
    http://www.achact.be/
    http://ranaplaza.be/
    https://www.fashionrevolution.org/
    https://www.ecoconso.be/fr/thematiques/textile

Lire la prochaine partie

  • #2

    Vêtements de seconde main : la solidarité à petits prix !

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