Leur embryon date de 1851, lorsque des caisses de secours mutuels bénéficient d’une première reconnaissance légale. En 1894, une loi les consacre pleinement, 50 ans avant l’apparition de la sécurité sociale obligatoire, le 28 décembre 1944. On pourrait encore citer la loi Busquin de 1990, qui précise leur champ d’action et les dote d’un organe de tutelle, ou celle du 22 août 2002 qui définit les droits du patient. L’histoire des mutuelles et bien entendu riche, grande aventure humaine du progrès social. Elle prend une dimension nationale en 1906 pour sa frange chrétienne, sept années plus tard pour son pendant socialiste. A ce jour, la première compte 4 millions et demi de membres, la seconde un peu plus de 3 millions.
Si leur cœur de métier est bien entendu l’assurance sociale, avec des mandats auprès de diverses institutions publiques (INAMI, AVIQ, Iriscare) leur rôle ne s’arrête évidemment pas là. ‘La Mutualité Chrétienne se développe également sur trois autres piliers’ détaille Elisabeth Degryse. ‘Nous sommes tout d’abord un mouvement social, qui englobe diverses associations – jeunes, aînés, personnes en situation de handicap – et un réseau médico-social. Celui-ci offre bien sûr des services, mais permet aussi de faire remonter des prises de position à défendre politiquement. Nous sommes également des entrepreneurs sociaux : les cotisations des membres soutiennent l’innovation sociale. On prendra comme exemple l’émergence de dispositifs de télésurveillance, aujourd’hui utilisés par 16.000 abonnés. Enfin, la MC se positionne dans l’accompagnement à la santé, en soutenant ses membres à différents niveaux, notamment pour s’y retrouver dans le dédale administratif propre aux soins’.