Halte au filtre de votre aquarium et aux engrais de votre potager : l’aquaponie vous permet de mettre en place un circuit fermé vertueux où les poissons produisent le nécessaire à la croissance du végétal, qui vient en retour dépolluer l’eau des bassins aquatiques. Vous pourrez ainsi élever truites, carpes et autres poissons d’eau douce tout en faisant pousser toutes sortes de légumes : tomates, salades, choux divers, courgettes, melons, concombre, aubergines, pois, etc., plantes aromatiques, racines exclues (pommes de terre, oignons, carottes…). Avouez qu’il fallait y penser ! Et pourtant, ce mélange d’aquaculture et d’hydroponie (ou agriculture hors-sol) remonterait à la première moitié du 2e millénaire. ‘Elle fut développée par les Aztèques, qui cultivaient ainsi sur des lacs, puis après en Asie, où elle est toujours utilisée actuellement. Elle émerge comme principe d’agriculture urbaine dans les années 90, principalement dans les pays du Nord (USA, Canada, Allemagne)’ précise Laurence, biologiste passionnée, spécialisée dans les milieux marins et cheville ouvrière de cette asbl créée en 2016.
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Cultiver de manière durable dans un contexte de sur-urbanisation et de pollution des sols, tel est l’enjeu auquel l’aquaponie entend répondre. Il n’est pas le seul : elle apporte également une réponse positive à la surconsommation d’eau.
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‘Une économie de 90% est réalisée par rapport à un mode de culture classique. Et l’aquaponie est aussi une manière de lutter contre la surpêche et toutes ses dérives.’
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Bio, durable, local, ce mode de culture s’inscrit dans une économie circulaire accessible au citoyen. Ainsi, un bassin d’1m³ permet de cultiver sur une surface de 4m², et à une famille de 4 personnes de s’alimenter en légumes et poissons, même en hiver. ‘Notre objectif est de vulgariser la technique de l’aquaponie afin de tendre vers une ville productive en alimentation saine et durable. On peut ainsi imaginer à terme voir émerger de grandes fermes aquaponiques. Pour l’instant nous proposons des systèmes de différentes tailles adaptées pour les particuliers, les espaces communaux, les écoles et les entreprises. Ceux-ci peuvent être installés en intérieur ou sur une terrasse, une toiture, un jardin inutilisable pour une agriculture traditionnelle’. Rentabilisé au bout de 3 ans, le système a une durée de vie a priori… illimitée. L’asbl en a implémenté jusqu’alors trois d’une plus grande taille, visitables sur les sites de Recy-K (https://www.arp-gan.be/fr/Recy-K.html, Anderlecht), de l’Usine (épicerie collaborative située à Uccle), ainsi qu’au parc communal Jean-Félix Hap d’Etterbeek. (voir : https://aquaponiebxl.be/nos-projets/).
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Si ces projets ne manquent pas d’émerveiller petits et grands au fil d’animations, team-buildings et autres ateliers menés par Laurence et Massimo (cofondateur du projet), la structure vivote encore quelque peu en eaux troubles. ‘Nous avons eu la chance d’intégrer le programme d’accompagnement de CoopCity à nos débuts, ensuite de bénéficier du financement de Good Food Bruxelles (https://goodfood.brussels/) pour l’installation d’un potager de 50m² avec mare. Maintenant, nous avons besoin d’obtenir un gros contrat qui nous permette de lancer réellement l’activité, et de stabiliser le modèle économique autour de la vente de modules fabriqués en série, facilement installables et aisés à entretenir’.
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Activité en plein boom, l’aquaponie attise en effet autant curiosité et enthousiasme qu’une forme de frilosité pour la nouveauté. Et pourtant, elle nous apprend tant à regagner une autonomie alimentaire, qu’à observer en quoi le fonctionnement d’un écosystème se base sur l’équilibre de ses parties prenantes, animales, végétales et bactériennes. Une leçon de vie, mais aussi d’innovation entrepreneuriale, pour ce beau projet qui mène sa barque en remontant le cours de nos us et coutumes.
Grégory Dubois – Step Entreprendre
Site internet : https://aquaponiebxl.be
Page Facebook : https://www.facebook.com/AquaponieBruxelles/