Groupe P&V, le game changer

C’est dans le giron du Parti Ouvrier Belge que la coopérative voit le jour, un 25 septembre 1907. Son but est de fournir de la protection sociale à la population ouvrière de l’époque : couvrir les risques liés aux accidents du travail, aux maladies ou à la vieillesse. Elle s’appelle alors la Prévoyance Sociale et connaîtra de nombreuses phases de développement : des tâtonnements du début et ses tarifs inadaptés à la création d’une fondation en 2005, en passant par l’essor d’après-guerres, le développement d’œuvres sociales et un établissement à Bruxelles en 1957 dans ce qui sera le premier gratte-ciel de la capitale, témoignage d’un entrepreneuriat qui se professionnalise, à l’américaine. En 1991, la Prévoyance Sociale devient P&V, pour ‘Prévoyance & Voorzorg’, une identité nationale assumée. ‘Ce que je retiendrais surtout de sa longue histoire’ relate Gilles Doutrelepont, son secrétaire général, ‘c’est qu’elle précède la sécurité sociale de près de 40 ans et en propose une vision complémentaire, qui s’exprime par exemple dans les 2^e, 3^e et 4^e piliers de pension qu’elle met en place pour garantir à tout un chacun une vie décente une fois la page de la carrière tournée.’

‘Offrir de la protection au plus grand nombre, en rendant l’assurance accessible et inclusive et en investissant dans la prévention, tout cela de façon durable et grâce à la forte implication des collaborateurs’ : exprimée noir sur blanc sur son site Internet, la raison d’être du Groupe P&V se déploie au travers d’une tarification au plus proche des besoins des gens, et d’un éventail de valeurs diffusées auprès des 1500 membres du personnel, 140 agences P&V, et 1000 courtiers de la marque Vivium. ‘Nous rappelons régulièrement dans nos communications internes ce qui anime la philosophie coopérative, et les principes promus par l’Alliance Coopérative Internationale. Ces valeurs solidaires vivent également au travers de notre Fondation P&V, dont l’objectif est d’encourager la citoyenneté active et lutter contre l’exclusion sociale des jeunes. La fondation propose par exemple du mécénat de compétence, et l’accompagnement d’associations au sein de son programme BOOST. Elle publie un appel à projets annuel et octroie un Prix de la citoyenneté à une personne ou organisation exemplaire dans son engagement pour une société plus juste. Au sein du Groupe P&V même, nous avons également mis en place la P&V Group Academy : un stage rémunéré ciblant des jeunes qui ont, pour différentes raisons, des difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Ceux-ci bénéficient d’un accompagnement intensif. Nous les aidons à acquérir de la confiance en eux-mêmes et les compétences nécessaires pour trouver leur voie dans la vie professionnelle, et le stage peut aussi constituer une passerelle vers un emploi permanent au sein du Groupe P&V. La première cohorte est en cours et notre premier objectif est quoiqu’il en soit que tous les candidats en sortent renforcés.’

Sixième sur le marché belge de l’assurance, dont il est un acteur généraliste et de taille moyenne, le Groupe P&V assure un million de personnes, pour un encaissement de primes qui a atteint les deux milliards en 2023, un score atteint pour la première fois de son histoire. Forte d’une solvabilité qui atteint 209%, le Groupe P&V affiche une croissance plus importante que celle du marché, et une solidité qui permet de ne laisser personne au bord du chemin. ‘Pour assurer efficacement tout le monde, nous avons besoin de cette progression.

Nous faisons face actuellement à deux défis : celui de la digitalisation, qui demande beaucoup d’adaptations, et bien entendu celui de la durabilité, qui est partie de notre ADN en tant qu’entreprise sociale, dans un contexte où les aléas s’annoncent de plus en plus intenses et fréquents.’ Critères ESG, recherche d’impact, encadrement du marché par des normes internationales plus contraignantes : autant de donnes que le Groupe P&V n’a pas attendues avant d’investir dans la société belge, que ce soit plus récemment au niveau des différents plans de relance régionaux et de l’Etat fédéral ou dans des projets d’habitat inclusif et solidaire en Wallonie portés conjointement avec le partenaire historique qu’est la mutualité Solidaris.

Un appui pour l’économie sociale
Convenons-en : il n’est pas courant de voir des Acteurs de l’économie sociale de cette ampleur. Et pourtant, il semblerait que l’exception soit belge. ‘Le secteur des banques et assurances s’est considérablement concentré dans notre pays, si tant est que ses coopératives ont disparu du paysage. Dans le reste du monde, celles-ci ont été davantage préservées par le domaine de la finance et représentent 30% de parts de marché’. Et à l’heure où l’économie sociale se doit de changer d’échelle pour être le game changer, le Groupe P&V se verrait bien jouer un rôle dans ce changement. ‘Depuis 2007 et l’enchaînement des différentes crises, nous avons la volonté d’être plus visibles et mieux identifiés comme un partenaire potentiel des autres entreprises de l’ES. Nous pensons que l’économie sociale doit développer de plus grands projets, et ainsi des écosystèmes vertueux qui génèrent de l’emploi durable, de qualité, et de la richesse sur le territoire. Nous avons la chance en Wallonie d’avoir une filière intégrée (agences-conseils, incubateur, organisme de financement parapublic), un écosystème performant qu’on nous envie. Nous prônons l’instauration d’un dialogue afin d’identifier dans chaque région les besoins sociaux et environnementaux non satisfaits et d’enclencher des embryons de solutions. C’est certainement le cas dans la santé et le logement. Ce Prix de l’économie sociale, c’est une reconnaissance du travail réalisé depuis plus d’un siècle, mais c’est aussi une invitation à aller plus loin, dans des projets d’envergure et de réseau, et nous tenons à l’honorer’. 

En savoir plus : groupepv.coop