DUO for a JOB, le match gagnant !

Les uns ont entre 18 et 33 ans, ne sont pas ressortissants de l’Union européenne, et rencontrent des difficultés à trouver de l’emploi quel que soit leur profil. Les autres ont plus de 50 ans, actifs ou non sur le marché de l’emploi, et peuvent souffrir d’un manque de valorisation de leurs compétences. De cette rencontre des besoins est né un dispositif de mentorat interculturel et intergénérationnel bénévole dont les données chiffrées témoignent à elles seules de la pertinence : en 10 ans, DUO for a JOB a formé plus de 5000 tandems, pour un taux de sortie positive (emploi durable, formation qualifiante) de plus de 70%.

‘Notre force est sans conteste notre méthodologie’ explique Céline Naveau, responsable du développement. ‘Celle-ci est axée d’une part sur l’individualisation du projet d’insertion des mentees, d’autre part sur la formation des mentors. En suivant un programme de 4 jours, ceux-ci ont l’occasion de se familiariser à la réalité des jeunes issus de l’immigration tout en prenant connaissance du paysage de l’insertion socioprofessionnelle. Nous procédons ensuite au matching des duos, qui se base sur la langue (français, néerlandais ou anglais), le secteur d’activité, et l’appréhension des différentes personnalités’. Des rencontres hebdomadaires de deux heures rythmeront alors la vie de ceux-ci pendant six mois : un coaching bénéfique qui porte donc ses fruits tout en agissant sur la cohésion sociale.

Ne cherchez pas d’homogénéité dans les publics de l’asbl : les mentors recouvrent plus de 50 secteurs d’activité, sont pensionnés pour une moitié, et à 60% des hommes. Les mentees viennent de différentes régions du monde, Afrique et Moyen Orient en tête, sont arrivés en Belgique par regroupement familial dans 50% des cas, et bien souvent avec un diplôme non reconnu inférieur au CESS.

De cette hétérogénéité des publics naissent de belles histoires, comme celle de la 100PAP, cette bière bruxelloise micro-brassée, lancée par le mentee François et son mentor Jean-Jacques, qui vise à ‘lutter contre la précarité matérielle et temporelle des logements des collectifs de personnes sans papiers’. La solidarité se fait aussi projet d’entreprise.

Un modèle reconnu en un brin de temps
Outre ses résultats concrets, DUO for a JOB impressionne par sa rapide expansion et sa capacité à influer sur les politiques publiques. Présente à Bruxelles, Anvers, Gand et d’autres bourgades de Flandres orientale, l’asbl dispose également d’une antenne liégeoise depuis 2017 et s’est installée en 2022 à Verviers et Charleroi, un développement permis dans le cadre du plan de relance Get-up Wallonia. Sollicitée en France et aux Pays-Bas, elle a aussi décidé d’ouvrir des bureaux à Paris, Lille, Marseille et Rotterdam, autant de métropoles métissées où les enjeux d’intégration sont importants. ‘Notre objectif à moyen terme est de stabiliser les différentes antennes et de communiquer davantage auprès des jeunes, notamment via notre réseau partenarial : le FOREM, mais aussi toute une série d’acteurs associatifs locaux actifs sur les thématiques de l’emploi, de l’inclusion ou de l’interculturalité’.

Convaincue de la nécessité d’une approche individualisée du parcours d’insertion, DUO for a JOB et sa méthode semblent percoler sur les politiques publiques qui développent des réponses de plus en plus spécifiques en la matière. Financée à ses débuts essentiellement par du mécénat, l’asbl est d’ailleurs désormais reconnue et aura vu évoluer son modèle économique en conséquence : le financement public représente à ce jour la moitié de ses fonds, complétés par du mécénat, sponsoring, et autres apports de Fondations. Chez DUO for a JOB, le plaidoyer n’est donc pas un vain mot, elle qui promeut le mentorat et diffuse la parole des jeunes auprès de tous les niveaux de pouvoir.

Tenté par l’aventure ? Il se chuchote qu’une fois qu’on y est entré, on ne demande qu’à y rester !

Infos : duoforajob.be