C’est à Elsenborn qu’elle est logée, dans des bureaux qu’elle partage avec un autre Acteur de l’économie sociale plus connu du grand public : Cociter. Et ce n’est évidemment pas un hasard. Trois ans après sa naissance, la coopérative Courant d’Air initiait en 2012 avec CLEF, une consœur hennuyère, la création d’un débouché à toute cette énergie produite par la seule motivation citoyenne de se réapproprier localement un bien de consommation courante, l’électricité. Le Comptoir Citoyen des Energies voyait le jour, coopérative de coopératives, preuve tangible que l’on peut soulever des montagnes en mutualisant les forces. « Moi qui suis nouveau dans le secteur, c’est ce qui me marque le plus » nous confie Patrick, ancien journaliste devenu chargé de communication de Courant d’Air en 2023. « Les valeurs portées par l’économie sociale, tournées vers des objectifs communs, et cette faculté à mener des projets ensemble, en dehors des rivalités. En ces temps délicats, cela réconcilierait presque avec le genre humain. »
Et c’est évidemment avant tout une histoire de personnes qui est à l’origine du récit, alors qu’Achim Langer et Mario Heukemes, deux anciens collègues, partageaient quotidiennement la route vers le Luxembourg et décidèrent chemin faisant de développer un projet de parc éolien avec une participation des habitants de la commune. Celui-ci s’est naturellement traduit par la création d’une coopérative de production d’énergie, où ils ont pu mobiliser leurs compétences en technique et ingénierie du bâtiment. « Dans ce processus, leur rencontre avec Ecopower a également été déterminante. Cette entreprise sociale flamande est à la fois productrice et fournisseur d’électricité. Elle est d’un autre poids, rassemblant 105.000 membres là où les coopératives wallonnes en réunissent 25.000. Courant d’Air vient quant à elle de dépasser la barre des 5.000 coopérateurs, ce qui en fait la plus importante au sud du pays avec CLEF (Leuze-en-Hainaut) et Émissions Zéro (Namur). De nombreuses coopératives sont portées par des bénévoles, après journée. Nous avons quant à nous la chance d’avoir les reins assez solides pour procurer de l’emploi à sept personnes, dans des métiers qui vont de la finance à l’IT en passant par la communication, la formation, le développement de projets ou la sensibilisation. »