AURELie, discrète quarantenaire

Elle fait de l’économie sociale sans le savoir, peut-être par pudeur, sans doute par spécificité de son secteur, pourtant pas très éloigné de celui des CISP. Passée il y a peu d’un financement par l’AVIQ à une enveloppe du SPW emploi-formation, l’ASBL AURELie est en effet un CFISPA, Centre de Formation et d’Insertion Socio-Professionnelle Adapté agréé, acronyme relativement peu connu derrière lequel on retrouve pourtant treize organismes wallons et une fédération. Jobcoaching, bilans d’orientation, formations professionnalisantes : les CFISPA proposent des services adaptés aux besoins de leurs publics spécifiques. ‘Nous nous adressons aux personnes handicapées et assimilées’ explique Romane Fierens, coordinatrice. ‘Ce sont des personnes issues de l’enseignement spécialisé, qui présentent un handicap sensoriel, physique ou mental, mais pas que cela : certains de nos bénéficiaires ont une invalidité professionnelle reconnue, ou ont des problèmes d’ordre psychologique qui les ont sortis du circuit classique de l’emploi. Cette diversité de publics crée une dynamique interne très riche, où âges, parcours et profils se mélangent’.

Automobile, logistique, HORECA, bâtiment, nettoyage : le choix des filières d’apprentissage est large et s’aligne sur la pédagogie EFT de formation par le travail, en situation réelle, développée par les CISP. ‘Notre offre structurelle est en effet celle-là, avec la particularité pour les métiers de la logistique de proposer davantage d’aspects théoriques tout en gardant les mises en situation professionnelles. Pour le reste, nous proposons un garage avec des services de mécanique et de carrosserie, accessible au tout venant. Nous avons un partenariat HORECA avec le O!Bar, située sur le site du Val Benoît, où nos stagiaires intègrent donc une structure conventionnelle. Nous formons aux métiers du bâtiment et du nettoyage sur notre implantation ainsi qu’en clientèle.’  Dans ses quartiers modernes et fonctionnels construits il y a une dizaine d’années par la section ‘bâtiment’, le service automobile s’affaire, fort d’un outil de travail qui fait le plus grand bonheur de clients dont le bénéfice de la contribution à un projet social se double d’une économie certaine sur la facture.

Chez AURELie, les entrées de nouveaux stagiaires sont permanentes (un maximum de 8 par filière). La durée des formations professionnalisantes, organisées en alternance, est théoriquement de trois ans. ‘Nos stagiaires quittent souvent au terme de deux blocs de formation, soit parce qu’ils sont engagés par l’entreprise qui les a accueillis en stage, soit parce qu’ils passent sous contrat de formation en entreprise. Et contrairement à ce que l’on pourrait peut-être penser, ce n’est pas forcément l’environnement ETA qui est le débouché automatique. Les critères de reconnaissance AVIQ des deux dispositifs ne sont d’ailleurs pas alignés.’  Un système de tutorat est mis en place de sorte à intégrer au mieux les derniers arrivés, en parallèle d’un accompagnement social qui se veut holistique, abordant sphères professionnelle et privée. Modules d’orientation (appels à projets FOREM), cellule de jobcoaching (cadre AVIQ) et bilans d’orientation s’adressant à toute personne reconnue en incapacité/invalidité par l’INAMI complètent l’offre de services, permettant d’offrir un éventail complémentaire, en région liégeoise et verviétoise, à près de 250 personnes.

Des festivités en vue
Dans cette structure comptant près de 30 emplois, où l’on travaille la convivialité comme un leitmotiv, on attend la date du 23 mai 2025 avec impatience. AURELie fêtera en effet son quarantième anniversaire, ouvrant ses portes tant au grand public au fil d’ateliers divers qu’au réseau partenarial pour des moments d’échanges. Secrétaire et mémoire de la maison, Sevgi Kocur se souvient des débuts. ‘On a commencé l’aventure déjà en 1983, à l’initiative d’un groupe de travailleurs sociaux. Ils étaient allés chercher un subside d’un an comme projet pilote. Ils voulaient proposer un débouché de formation à des personnes handicapées mentales légères.

L’automobile est donc historiquement le… moteur d’AURELie, qui se positionnait comme un relais entre l’école et la formation professionnelle.’  Passés par le quartier Saint-Léonard puis Vivegnis, en banlieue liégeoise, les Ateliers Urbains de Réinsertion dans l’Emploi à Liège observent désormais des hauteurs de Liège cette société fragilisée, apportant leur pierre à l’édifice d’une insertion socioprofessionnelle qu’ils espèrent de tout cœur ne pas voir vaciller.

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