Action et Recherche Culturelles, de l’éducation permanente teintée d’entrepreneuriat social

Fondée en 1978, l’asbl Action et Recherche Culturelles est un regroupement d’associations d’éducation permanente, reconnu actuellement sur deux axes de ce décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles revu en 2021 dont le but est de soutenir ‘l’analyse critique de la société, la stimulation d’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l’exercice des droits civils et politiques, sociaux, économiques, culturels et environnementaux dans une perspective d’émancipation individuelle et collective des publics en privilégiant la participation active des publics visés et l’expression culturelle’ (source : décret relatif au développement de l’action d’Education permanente dans le champ de la vie associative – FWB).

L’ARC le fait en développant trois thématiques – ‘expression’, ‘société’, ‘numérique’ – visant à outiller les publics les plus précarisés et à leur donner une capacité d’action face aux différentes fractures à l’œuvre dans notre monde contemporain. Parmi celles-ci, la volonté de travailler sur le numérique témoigne d’un chantier aux enjeux multiples pour l’ARC. ‘Le politique évoque souvent le numérique en termes de ‘transition’, comme un passage obligé et – pourrait-on croire – doux vers autre chose’ commente Michel. ‘Force est de constater que c’est un changement plus profond, qui laisse des gens sur la touche. La crise du Covid en a été la preuve irréfutable, et si j’avais une demande à faire à celles et ceux qui nous gouverneront après le 9 juin, c’est d’embarquer tout le monde sans exception dans cette transformation’.

Consultant et formateur en gestion stratégique des entreprises sociales, Michel fait de cette problématique une opportunité de repositionnement pour les activités de l’ARC Bruxelles. ‘Nous avions un Espace Public Numérique mal situé et peu fréquenté. À la suite de la pandémie, nous l’avons transformé en service nomade, à la rencontre des publics, dans des Maisons de quartier, des Maisons médicales. Nous avons désormais un réseau bruxellois où nous effectuons 50 permanences, financements divers à l’appui. Et depuis le début de cette année, nous sommes reconnus par la Région bruxelloise comme Entreprise Sociale Mandatée en Insertion. En concertation avec nos travailleurs, nous faisons le pari de l’insertion socioprofessionnelle avec l’engagement de sept personnes pour gérer en partie nos micros EPN. C’est une belle réussite’. L’objectif est désormais d’opérer le même mouvement en Wallonie, où l’ARC est présente à Liège, Namur, Verviers, La Louvière.

D’une approche non-marchande à l’entrepreneuriat social
A l’impulsion de cette démarche, une réflexion sur la dépendance aux subsides et la nécessaire diversification des sources de revenus. ‘Il y avait une volonté de s’autonomiser quelque peu des pouvoirs subsidiants et en tout cas de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Sur le même modèle nomade que nos espaces numériques, nous développons actuellement des donneries textiles. Malheureusement, le besoin est là. On ne parle plus d’effet de mode mais de paupérisation accrue. Nous mettons en place un process, une infrastructure, et nous travaillons avec des associations partenaires, avec qui nous sommes complémentaires. Cela nous permet aussi de développer notre axe ‘citoyenneté’ et d’interroger ce paradigme économique qui fait tant de dégâts, et de mettre la notion de ‘justice sociale’ au centre du débat’. Ou quand l’éducation permanente se double d’une activité modélisée par le prisme de l’économie sociale.

Convaincu que le numérique est la nouvelle porte d’entrée vers une cohésion sociale où l’intégration de la dimension genre est désormais première, Michel s’en ira en 2025 vers de nouveaux défis, fier des nouvelles cordes qu’il aura mises à son ARC. ‘Je termine en effet mon mandat à la direction générale fin de cette année. Amener d’autres méthodes peut parfois brusquer, mais le chemin parcouru tous ensemble ces huit dernières années est plus que positif. Et ça, ça n’a pas de prix’.

En savoir plus : arc-culture.be