La seconde main, une pratique qui a le vent en poupe
Il est un fait que nous devons nous réjouir de l’augmentation des pratiques de seconde main. La prolongation de la vie des vêtements est un des meilleurs moyens de lutter contre une industrie en croissance de plus en plus vampiriste. Les conséquences environnementales du modèle fast fashion ne sont plus à démontrer (pollution de l’eau, l’air, les sols, exploitation croissante de terres cultivables etc.) et ses conséquences sociales (exploitation des êtres humains, surtout femmes et enfants, conditions de travail déplorables) et économiques (augmentation des inégalités, évasion fiscale, délocalisation etc.) sont tout aussi dommageables d’un point de vue sociétal.
Des pratiques pas toujours vertueuses
Les alternatives privées online, les plateformes de vente en ligne de produits de seconde main, encouragent le principe de la fast-fashion. Etant simples d’utilisation et efficaces, elles permettent des comportements peu rationnels d’achats, puisque la revente rapide est facile. De plus, ces pratiques ubérisent un secteur traditionnellement porteur d’emplois locaux, durables, et menant ces activités pour servir des objectifs sociaux.
Les grandes marques proposent de collecter les vêtements de seconde main, souvent en échange d’un bon à valoir dans le magasin. Ceci pousse à l’achat de nouveaux vêtements. La remise sur le marché de seconde main des vêtements collectés de cette manière est purement symbolique. Le manque de transparence sur la quantité de vêtements effectivement remis dans un circuit local de seconde main laisse à penser que la plus grande partie du flux est envoyée vers d’autres réseaux, moins vertueux. Greenwashing ?
Toutes ces pratiques privent progressivement les entreprises sociales des dons de qualité en se commissionnant sur la revente de ces textiles de seconde main.