Changer la finance pour relever le défi d’une économie décarbonée à l’horizon 2050, c’est un fameux défi collectif. Solvay, l’ICHEC et l’UNamur apporteront dès fin octobre leur pierre à l’édifice avec le lancement de cette master class, première du genre. Son objectif : sensibiliser les dirigeants d’entreprise, politiques, directeurs d’associations, technocrates européens… soit celles et ceux qui ont un certain pouvoir de décision et d’action. ‘Nous voulons par cette master class permettre à une trentaine de professionnels de haut niveau de mieux comprendre en quoi la finance est un domaine-clé dans la nécessaire transition socio-écologique, et quels sont concrètement leurs leviers d’action pour accélérer celle-ci’ explique Marek Hudon, professeur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (ULB) et l’un des trois fondateurs du projet avec Sophie Béreau (UNamur) et Christel Dumas (ICHEC Brussels Management School).
Approche systémique de la finance, Investissement Socialement Responsable, inclusion financière, taxonomie européenne, gestion durable des risques, nouvelles tendances… autant de thématiques développées par ce master en 6 modules pour lequel la porte d’entrée est une lettre de motivation et le délivrable un exercice d’intégration. ‘Si cette master class n’est qu’une introduction au sujet, nous voulons néanmoins que les participants en ressortent avec la volonté de porter quelque chose de concret au sein de leurs organisations. Cela passe par de la clarification et l’alignement d’une vision avec des outils et pratiques qui existent déjà. L’urgence écologique nous rappelle que le changement doit être fondamental et à grande échelle.’
Pour mener à bien son entreprise, les trois institutions s’entourent de 4 autres Universités (Leuven, Anvers, Gand et Mons) et d’un panel d’associations expertes en la matière : Banque Triodos, Club de Rome, Finance Watch, Financité, Fondation pour les Générations futures, Solifin. Celles-ci apporteront contenu, connaissances de terrain, et un réseau bien utile pour donner de l’ampleur au mouvement. ‘On y retrouve bien entendu des acteurs de l’économie sociale, sans pour autant faire un focus sur celle-ci. Des exemples coopératifs et de finance solidaire viendront quant à eux asseoir le propos, et démontrer que des instruments de capitalisation éthique existent dans tous les domaines, de l’alimentation à l’énergie en passant par la culture, le logement, les technologies.’
Et puisqu’il s’agit de finance solidaire, une partie des fonds générés par l’inscription des participants (1500€ par tête) alimentera un fonds destiné à nourrir la création d’un MOOC et/ou d’un manuel en accès libre destiné aux alumni de ce programme en finance durable.