Le Préhistomuseum n’a de cesse de repérer, dans la Préhistoire et l’archéologie, des faits qui sont toujours porteurs de sens aujourd’hui, et qui peuvent stimuler une réflexion philosophique sur la destinée de notre humanité : « La Préhistoire est riche en innovations qui peuvent inspirer notre futur », s’enthousiasme Fernand Colin, le directeur général du Musée. Ce thème de l’innovation dans la Préhistoire sera d’ailleurs au centre de « Sapiens got talent », la prochaine grande exposition temporaire du Musée : « Les dix grandes inventions de cette période peuvent en effet nous aider à innover dans le monde en perpétuel changement qui est le nôtre aujourd’hui. » Un mouvement de recul dans le temps qui permet d’ « interroger les principes actifs à mettre en œuvre dans notre société en transition ».
Hors des sentiers battus
Des capacités de recul et de créativité, il en a fallu, en effet, pour mener à bien ce projet d’autoproduction énergétique d’une bonne partie de l’énergie nécessaire au fonctionnement du Musée…
Face au volume de l’énergie nécessaire à la préservation des collections et à son coût financier et environnemental, Fernand Colin nourrit le projet d’équiper la toiture du bâtiment en panneaux solaires. Voilà qui permettrait à la fois de réduire la facture énergétique, et d’œuvrer en faveur des valeurs environnementales portées par le Musée, en assurant la transition entre l’utilisation d’énergies fossiles et celle d’énergies renouvelables. Mais les banques « traditionnelles » refusent d’octroyer le prêt nécessaire : l’organisation du Musée en ASBL le rend à leurs yeux insuffisamment fiable.
Très logiquement, le Musée se tourne alors vers W.ALTER, le « bras financier » de l’économie sociale en Wallonie. Las ! Les critères d’octroi ne permettent pas la prise en considération de ce dossier et le secteur du tourisme culturel dans lequel il opère est un secteur « risqué » sur le plan financier.
Mais W.ALTER sent bien tout le potentiel du projet : non seulement il est vital pour la survie du Musée, mais en plus il résonne avec le cœur des valeurs de W.ALTER : le Préhistomuseum est en effet un acteur à part entière de l’économie sociale, puisqu’il contribue à faire de ses visiteurs des « citoyens responsables, acteurs, critiques et solidaire », ainsi que le souligne Fernand Colin.
Un « simple » problème de critères ne pouvait donc pas précipiter un projet aussi prometteur aux oubliettes. David Bastin, Investment Manager chez W.ALTER, s’est alors tourné vers CoopERLiC, Coopérative d’EneRgie Liégeoise Citoyenne, active dans le secteur de l’économie sociale et spécialisée, notamment, dans la production d’énergies renouvelables. Le pari était le suivant : si le dossier paraissait intéressant à ses yeux, CoopERLiC pourrait jouer le rôle de « tiers investisseur », en permettant au Musée – incapable, faute de fonds suffisants, d’acheter seul ces panneaux et les services qui y sont liés -, de concrétiser malgré tout ce formidable projet.