‘Oui, j’ai parfois eu des pensées suicidaires. Et j’en suis peu fier. On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire. Ces pensées qui me font vivre un enfer’… la chanson ‘L’enfer’ est explicite et a eu le mérite de lever le voile sur quelque chose à laquelle nous pouvons toutes et tous être un jour confrontés. Chez Un pass dans l’impasse, association du réseau Solidaris, on met des choses en place depuis 2009 afin de prévenir et de ne pas faire du mal-être une fatalité. ‘Notre service premier existe depuis 2009’ explique Alison Verlaet, chargée de communication. ‘Il s’agit du Centre de prévention du suicide et d’accompagnement, qui apporte un soutien à toute personne confrontée de près ou de loin à cette problématique: quelqu’un qui a des idées noires, ou qui a vécu le départ dramatique d’un proche qui a mis fin à ses jours’. Le Centre dispose de 8 antennes dispatchées dans les 5 provinces wallonnes, et d’un numéro unique (081/777.150.) pour prendre rendez-vous pour une consultation psychologique, qui s’est aussi faite en distanciel dans le contexte de pandémie.
Avec 1782 cas recensés en 2018, notre pays compte une moyenne de 5 morts volontaires par jour. ‘Cette valeur est un peu supérieure en Wallonie, car le contexte socioéconomique a bien sûr une influence. La crise Covid aura évidemment aussi eu un impact, même si nous n’en avons pas encore les chiffres. Les professionnels sont unanimes pour rapporter une accentuation des problèmes de santé mentale ou de sentiment de malaise profond, notamment chez les 15-30 ans qui souffrent particulièrement de l’isolement et de perspectives peu réjouissantes qui se dessinent à l’horizon’. Au plus proche des réalités, l’asbl était aussi présente l’été dernier sur le front des inondations, à Pepinster, Chaudfontaine ou encore Trooz.