Caritas, Croix-Rouge, Handicap International, Médecins du Monde, Oxfam, Plan International, Unicef : ces 7 ONG présentes partout dans le monde forment dans notre pays le consortium 12-12, activé depuis une quarantaine d’années lors de graves crises humanitaires qui demandent une mobilisation citoyenne importante. ‘Ce rassemblement a pour objectif de toucher un public national via un appel commun, au-delà des différences de chaque organisation’ explique Alexandre Seron, directeur de campagne chez Médecins du Monde. ‘L’urgence de la situation en Ukraine nécessitait l’activation de cette alliance invisible, dont la dernière action remonte à 2020 afin de soutenir les populations du Sud au début de la pandémie de coronavirus.
Lancé il y a un peu plus d’une semaine et relayé par les médias nationaux, Ukraine 12-12 a déjà recueilli plus de 3 millions d’euros, des fonds qui seront exclusivement engagés sur le territoire ukrainien et dans les pays limitrophes. ‘Il ne s’agit pas de soutenir l’accueil des réfugiés dans notre pays, mais bien de financer le travail de nos antennes locales, confrontées à toutes sortes de besoins primaires : alimentation, vêtements, hébergement, soins de santé, hygiène, dépenses énergétiques, soutien psychosocial, éducation… à l’heure actuelle, l’ampleur du drame est telle qu’il est encore difficile d’évaluer le besoin de manière précise’.
2 millions de personnes, essentiellement femmes et enfants, fuient le conflit: 1.300.000 personnes ont rejoint les 535 km de frontière polonaise, les autres se dirigeant vers la Hongrie, la Slovaquie, la Moldavie, la Roumanie…. L’ONU estime quant à elle que cette guerre insensée menée par Poutine pourrait engendrer 10 millions de réfugiés, soit un quart de la population de ce pays 20 fois plus grand que la Belgique. ‘Nous n’avons pas de travailleurs belges sur place. Médecins du Monde est présent en Ukraine depuis 2015, avec l’ambition de renforcer le système de santé local, notamment au Donbass où nous livrons 3 hôpitaux en matériel de soin. Nous avons fait évacuer nos équipes le jour avant le début des hostilités. Actuellement, notre base logistique est en Roumanie, dans l’attente d’un contexte humanitaire sécurisant qui permettrait de retourner en terre ukrainienne. Peur et motivation sont les deux sentiments qui coexistent’.