C’est donc le 9 juin que nous retournions aux urnes pour des élections régionales, fédérales, mais aussi européennes. Si en Belgique, c’est la famille Renew Europe – représentée par le MR, les Engagés et l’Open VLD – qui remporte le plus de sièges, il en sera tout autrement en France, où la victoire de l’extrême droite apparentée au groupe Patriots for Europe entraînera la dissolution de l’Assemblée Nationale. ‘Il est clair que la percée du vote de droite radicale, moindre qu’attendue mais également observée aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche, a une incidence sur la position d’une Europe qui se rétracte dans l’économie mondiale et doit défendre sa compétitivité, dans un contexte multiple de crises (énergie, logement, géopolitique)’ commente Sarah De Heusch. ‘ Les préoccupations sociales ne sont pas pour autant gommées, mais nous observons un glissement sémantique qui interroge, par exemple le portefeuille de la Commissaire Roxana Mînzatu qui d’ emploi et affaires sociales passe à people, skills and preparedness (NDLR : littéralement ‘gens, compétences et préparation [anticipation] ‘ – lire sur le sujet).
Plus inquiétant, et quelques mois à peine après un événement belge dont émergeait à Liège une feuille de route, l’économie sociale semble avoir disparu du lexique européen, que ce soit dans le discours inaugural d’Ursula von der Leyen, ses propositions stratégiques, les différents portefeuilles attribués. ‘On voit cependant émerger clairement le terme ‘prospérité’, en référence à une économie redistributive et centrée sur le bien-être des personnes qui rejoindrait donc les valeurs portées par l’économie sociale. Notre demande, notre plaidoyer actuel, c’est qu’il y ait une commissaire qui ait la coordination des politiques d’économie sociale, en transversalité, afin que celles-ci percolent dans différents secteurs d’activités et législations cadres (fiscalité, marchés publics, partenariats public-privé), selon le plan d’action pour l’économie sociale que l’UE s’est fixé en 2021. Elle devrait pouvoir travailler de manière rapprochée tant avec les politiques industrielles que la compétitivité et la transition. L’économie sociale a un grand rôle à jouer dans ces domaines.’