A Bruxelles, l’heure est au changement. Le nouveau gouvernement s’est entendu sur le fil conducteur de sa politique des cinq prochaines années, et c’est avec un certain enthousiasme qu’on y découvre dès le préambule la large place accordée à une transition économique durable, dans une logique de cohésion sociale et environnementale :
« La Région mettra la transition au centre de sa stratégie économique et orientera progressivement tous les outils de soutien économique vers des modèles de production décarbonés, vers l’économie circulaire et régénérative, vers l’entrepreneuriat social et démocratique et vers la digitalisation de l’économie ».
L’économie sociale comme réponse aux besoins de la collectivité
Outre la question centrale de l’accès au logement, le document se penche plus largement sur la discordance entre la production de richesse économique de la capitale et ses réalités sociales. A cet égard, l’économie sociale est présentée comme vecteur de création d’emplois, et continuera en ce sens à recevoir le soutien de finance.brussels :
« finance.brussels sera également invitée à poursuivre son soutien aux initiatives d’économie sociale et les coopératives afin d’augmenter les moyens dévolus au financement de projets d’économie sociale d’insertion, portés tant par les pouvoirs publics locaux que par les associations, et en veillant à ce que les projets portés par les pouvoirs publics locaux disposent de moyens suffisants ».
Dans son ensemble, l’économie sociale est mise à l’honneur pour les réponses durables et innovantes qu’elle apporte à la société civile :
« L’économie sociale répond aux besoins de la collectivité. Né sous formes de coopératives, ce modèle prône une économie plus juste, qui place l’humain au centre et dont la réussite est corrélée aux progrès civiques, sociaux, écologiques et économiques qu’elle engendre. Son fonctionnement est régi par des règles démocratiques et citoyennes. Il convient de renforcer le soutien et l’accompagnement de ces initiatives et entreprises afin de transformer ces acteurs en un moteur économique durable ».
En ce sens, le gouvernement s’engage à soutenir la création de nouveaux espaces de travail partagés à loyers modérés et à créer des centres d’entrepreneuriat social sur base du modèle de COOPCITY, qui a permis la création de plus de 40 entreprises innovantes depuis le début de son programme en 2014. Il est aussi prévu d’organiser un événement de promotion annuel, rassemblant l’ensemble des parties prenantes du secteur, et de renforcer la reconnaissance des différentes formes d’économie sociale.
A l’horizon 2030, seuls les modèles économiques exemplaires recevront un soutien
Outre la mise en avant de l’économie sociale comme une des réponses aux enjeux de notre société moderne, un des éléments les plus marquants du texte est la volonté de ne plus soutenir que les modèles économiques durables à l’horizon 2030 :
« (…) les outils de soutien économique (réglementations, financements, accompagnement, ressources humaines affectées au sein des organismes, promotion à l’étranger, recherche à vocation économique, etc.) seront ainsi progressivement orientés vers le soutien à la transition de toutes les entreprises et secteurs vers des modèles de production décarbonés, vers l’économie circulaire et régénérative, vers l’entrepreneuriat social et démocratique et vers la digitalisation de l’économie. L’objectif du Gouvernement est qu’à l’horizon 2030 seuls les modèles économiques exemplaires sur le plan social et environnemental bénéficient encore du soutien public régional ».
Des objectifs ambitieux
Dans un contexte d’irréfutable urgence sociale et climatique, il était nécessaire de se tourner vers la transition et le nouveau gouvernement ne s’y est, sur le papier, pas trompé. Que ce soit en matière d’emploi, de mobilité, de santé, de connaissance, de logement, d’enseignement,… les défis sont de taille et nul doute que le plan dessiné est ambitieux et nécessitera toutes les énergies mobilisables pour être concrétisé sur le terrain.
Quelques objectifs chiffrés sont par ailleurs avancés, comme la volonté de produire minimum 30% de la consommation annuelle des Bruxellois en fruits et légumes à l’horizon 2035, grâce au soutien de l’agriculture urbaine, ou encore de réduire l’utilisation de la voiture individuelle à un quart des déplacements en 2030, en lien notamment avec la volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Autre exemple parlant, la volonté de disposer de 15% de logements à finalité sociale sur l’ensemble du territoire régional, avec une répartition équilibrée par commune et quartier. Dans l’état actuel, 43 000 ménages sont en attente d’un logement social à Bruxelles.
Gageons que les alternatives concrètes proposées par l’économie sociale serviront d’exemples pour la mise en application de ces différents points !
Lien pour consulter l’accord dans son intégralité.