Elles sont trois et ont étudié la sociologie : Julie, Lara et Elisa connaissent de près la question de la migration et décident en 2019 de créer l’asbl Interra, qui vise à créer du lien entre les primo-arrivants et la population locale. ‘Notre constat de départ est que la question migratoire est de plus en plus prégnante mais qu’il y a des chaînons manquants dans les processus d’intégration’ explique Julie, l’une des deux chargées de projet en place, responsable de la recherche de fonds et du développement stratégique de cette jeune association qui a pris rapidement du galon. ‘Notre société demande énormément à la personne qui arrive chez nous, souvent en situation très précaire, mais ne pose pas toutes les conditions de réussite à l’intégration. Elle se trouve souvent isolée, repliée sur son réseau communautaire, confrontée à un apprentissage de la langue difficile sans rencontre avec la population locale’.
Interra veut donc stimuler les connexions, ce qui favorisera l’appréhension des codes culturels du pays hôte, la recherche d’un job et d’un logement, des bases essentielles pour se sentir bien et avancer dans une nouvelle vie. Suivi pendant 2 ans au VentureLab, un incubateur liégeois pour (post) étudiants-entrepreneurs, le projet met tout d’abord en place des ateliers donnés par des primo-arrivants, de quoi valoriser leurs compétences. ‘Nous avons organisé près de 350 ateliers en 2 ans, dans tous les domaines, de la cuisine au sport en passant par les langues et les métiers créatifs. Le but était de créer des espaces dans lesquels les personnes étrangères pouvaient être acteurs. Nous avons découvert des tas de compétences entrepreneuriales dormantes, par manque de possibilité de les développer’.