L’Intelligence Artificielle : une ressource pour l’économie sociale ?

Elle existe officiellement depuis 1956, année où elle est établie comme discipline à part entière lors de la conférence de Dartmouth. Et pourtant, cela fait à peine deux ans qu’elle fait vraiment parler d’elle. L’Intelligence Artificielle déchaîne les passions et alimente les débats. A l’AdN, on l’a bien entendu mise à l’agenda et on y consacre un programme spécifique. Le 15 mai dernier, elle faisait également l’objet d’un événement organisé par iES !. Objectif : la décrypter et donner des clés de compréhension et d’usage. ‘C’est clair qu’il y a une peur de l’inconnu, mais qui n’est pas propre à un secteur où l’Humain est au centre des préoccupations’ commente Emilie Fockedey, coresponsable de programme DigitalWallonia4.AI. ‘Il y a dès lors lieu de démystifier et d’expliquer avec nuance et précision ce qu’est l’IA et quelles peuvent être ses opportunités. Elle reste avant tout un outil au service de l’Humain’.

PV de réunion, rédaction de contenu, planification d’horaires, production de visuels, gestion des stocks, aide à la prise de décision, optimisation des processus… autant d’exemples d’utilisation identifiés par les Acteurs de l’économie sociale présents lors de cette séance de formation organisée par l’incubateur wallon de l’économie sociale. Et la liste ne s’arrête pas là : qu’elle soit générative, analytique, prédictive ou encore décisionnelle, l’IA peut devenir une réelle aide, un assistant à certaines tâches rébarbatives du quotidien. ‘Elle doit permettre de mettre de l’énergie ailleurs, et notamment de se (re)concentrer sur son cœur de métier et les relations humaines au sein de son entreprise.’ poursuit Marie-Pierre Van Dooren, experte en transformation numérique des organisations pour l’AdN et responsable du programme DigitalEES by Digital Wallonia.

A l’AdN, on y consacre deux types d’aide, accessibles aussi aux entreprises d’économie sociale. Le premier s’intitule « Start IA » et consiste en un diagnostic à 360° qui vise à faire émerger des opportunités pour l’entreprise. Il est encore ouvert jusqu’au 28 juin. Le second – « Tremplin IA », désormais clôturé – a quant à lui pour but de développer un Proof of Concept (PoC) et de tester la faisabilité d’un projet IA en vue d’améliorer sa compétitivité. ‘Le challenge est maintenant de former, d’encadrer, pour pouvoir l’intégrer dans la pratique, que ce soit au sein de sa propre organisation ou vis-à-vis de personnes externes – par exemple le chatbot qui oriente le client – mais aussi de développer un regard critique. L’IA est un moyen et non une fin, il est important d’y trouver du sens et de veiller à ce qu’elle n’alimente pas la fracture numérique subie par les publics les plus fragilisés, mais qu’elle participe même à la résorber (Emilie). Pour faire une analogie avec le web et ses fake news, l’IA demande un minimum de précaution et de vérification. C’est pourquoi, à l’Agence, nous sommes convaincus que l’IA est un outil au service de l’humain et non l’inverse. Dans tout son champ des possibles, elle est donc ce qu’on en fait ! Et on sent beaucoup de curiosité à son égard au sein de l’écosystème DigitalEES (Marie-Pierre)’.

DigitalEES : entre continuité et nouveaux axes stratégiques pour 2024
Refinancé à hauteur de 300.000€ pour l’année en cours, le programme DigitalEES doit permettre de poursuivre les initiatives pour augmenter la maturité numérique des entreprises sociales wallonnes. À ce jour, plus de 6.700 EES en ont bénéficié directement ou indirectement (auto-évaluation de maturité numérique, accompagnement personnalisé, ou encore financement via des bourses spécifiques pour la digitalisation). ‘Nous sommes ravis de cette reconduction. C’est une reconnaissance de l’impact du pilote DigitalEES sur les acteurs de l’économie sociale, dont la digitalisation est un enjeu majeur dans un contexte concurrentiel de marché (Marie-Pierre)’.

Sensibiliser, former, outiller, innover, stimuler : les cinq axes proposés par DigitalEES contribuent à favoriser l’essor de l’économie sociale wallonne et à la positionner comme leader d’une ES européenne qui a fait de la transition numérique l’un de ses chevaux de bataille, feuille de route interministérielle 2024 à l’appui. Et toi, qu’en dis-tu chatGPT ?