Elles sont 53 en Wallonie et emploient plus de 10.000 personnes dont 8.500 sont atteintes d’un handicap (sensoriel, physique, mental) : les Entreprises de Travail Adapté sont des acteurs qui comptent dans le paysage économique régional. Dénommées ‘ateliers protégés’ dans la foulée d’une loi qui instaure le Fonds National de Reclassement Social des Personnes Handicapées (FNRSPH) en 1963, elles prennent leur appellation actuelle en 1995, soulignant leur dimension économique et d’emploi. ‘Ce changement est loin d’être anodin’ nous explique Gaëtane Convent, directrice de l’EWETA. ‘Il marque la sortie de l’occupationnel et un basculement de la perception. Il s’accompagne de la création d’une commission paritaire à part entière, qui fait avant tout de la personne handicapée un travailleur qui perçoit un salaire’.
Formation, accompagnement social, adaptation des postes de travail : le secteur se professionnalise et rentre complètement dans l’entrepreneuriat, avec des impératifs de rentabilité. Car s’il est subsidié à 40%, les recettes propres représentent donc une grande partie du budget des ces Acteurs de l’économie sociale à la dimension industrielle affirmée. ‘On parle en effet ici d’entreprises qui comptent entre 35 et 1000 travailleurs, et dont la majeure partie des activités est encore actuellement de la sous-traitance, pensons par exemple au conditionnement, une activité type en ETA. Y ajouter de la plus-value est pour nous un véritable enjeu d’avenir. La crise du covid a également montré l’importance de pouvoir fonctionner de manière plus indépendante et de ne pas dépendre des autres ’.