C’est donc près de Manchester qu’est né le mouvement coopératif, il y a 189 ans. 28 tisserands y créaient alors The Rochdale Society of Equitable Pioneers, coopérative de consommateurs répondant au besoin de personnes liées par un même métier d’améliorer leurs conditions de vie et de grouper des achats, notamment alimentaires (écouter sur le sujet la capsule audio ‘une brève histoire du mouvement coopératif’ par Jacques Defourny, au bas de la bibliothèque du webdocumentaire #plusdesens). Ses membres augmentent rapidement, et le mouvement se diffuse à travers toute l’Angleterre, pour en arriver à en traverser les insulaires frontières.
En 1895, c’est l’Alliance Coopérative Internationale qui voit le jour, représentant aujourd’hui 318 organisations issues de 112 pays. D’après l’ACI, on compterait 3 millions de coopératives dans le monde, pour 1 milliard de membres. « En réalité, l’ACI rassemble une très grande diversité de coopératives. Cela va des coopératives agricoles qui mutualisent pour leurs membres certaines machines agricoles ou la commercialisation de leurs productions aux coopératives ouvrières qui cherchent à rendre les travailleurs maîtres de l’entreprise qui les emploie, en passant par les grandes coopératives de consommation qui organisent l’accessibilité aux produits de consommation courante pour leurs membres. Entre ces coopératives, il y a d’énormes différences de projet sur le plan technique ou économique, mais aussi sur le plan du projet social et politique. Et c’est sans parler des « coopératives » dans des pays au régime autoritaire, voire totalitaire, dans lesquels on peut sérieusement douter du respect du principe d’autonomie. Mais l’ACI a toujours eu une politique de regroupement maximal, d’inclusion de toutes les formes de coopératives et de projets coopératifs, le plus largement possible. »