Le projet est d’envergure : situé sur un terrain d’un peu moins de 5.000m² appartenant à la Région de Bruxelles-Capitale, son infrastructure bénéficie d’un investissement de 4.300.000€ de Bruxelles-Environnement et du Fonds FEDER afin d’en faire un lieu exemplaire dédié à l’alimentation durable. Sur appel à projets, son exploitation a quant à elle été confiée pour une durée de 10 ans à un consortium d’associations bruxelloises composé de DoucheFLUX (sans-chez-soirisme), Happy Farm (animation), Commune Racine (maraîchage), Les Gastrosophes (restauration et service traiteur circulaire et solidaire). ‘C’est la grande particularité du projet’ commente Clara, sa coordinatrice. ‘Nous avons réuni des structures actives dans différents domaines afin de travailler la thématique alimentaire dans la transversalité. Elle est une question sociale, environnementale, de santé publique, et connecter différents acteurs et les amener à collaborer pour démontrer qu’autre chose est possible et réellement enthousiasmant’.
Production maraîchère, activités scolaires, épicerie et restaurant : la Ferme du Chaudron s’active tout en jouant largement la carte de la solidarité. ‘Le restaurant propose des repas gratuits ou à moindre coût en sollicitant celles et ceux qui ont davantage de moyens, dans une philosophie proche du café suspendu voire de la sécurité sociale alimentaire qui ouvre des droits pour tout un chacun. Les bénéficiaires de DoucheFLUX et autres associations partenaires y trouvent un lieu de bien-être et de répit, qui remplit d’autres fonctions que celles des centres d’accueil de jour. Nous travaillons également avec des publics précarisés, ici mais aussi à Bizet dans le cadre d’un contrat de quartier attribué par la commune d’Anderlecht et la Région. Nous avons ensemble créé une cinquième ASBL – Ferme du Chaudron – qui a pour objectif de questionner l’accessibilité et la démocratie alimentaire locale par la mise en place d’une Maison de la souveraineté alimentaire, un lieu symbolique et inspirant de sensibilisation qui ne demande qu’à être dupliqué. Sa mission est hautement politique et vise à convaincre de la nécessité de changer profondément le système et reprendre le pouvoir sur notre alimentation, dans une logique de circuit court et de sortie de la dépendance à un marché mondialisé.’