Un parcours sans faute
Lancée avec le soutien de 30 structures de l’économie sociale, F’in Common fonctionne comme un circuit court du financement : des citoyens et citoyennes investissent dans la coopérative, qui redistribue ensuite ces fonds sous forme de crédits à des projets d’utilité sociale. Son portefeuille de crédits couvre des secteurs essentiels tels que l’alimentation durable, la santé, l’immobilier solidaire, l’action sociale ou l’énergie. Depuis sa création, la coopérative a rassemblé plus de 700 coopérateurs et coopératrices, distribue chaque année un dividende solidaire, et affiche… zéro défaut de paiement en cinq ans.
Comment expliquer ce taux de réussite ? D’une part, chaque demande de crédit est rigoureusement analysée et assortie de garanties solides : hypothèques, mandats, gages, ou encore garantie du Fonds européen d’investissement. D’autre part, la coopérative s’appuie sur une gestion prévoyante des risques : lorsque les bénéfices le permettent, une réserve de garantie mutuelle est alimentée au sein des fonds propres, afin de sécuriser l’ensemble des prêts. Mais ce “zéro défaut de paiement” reflète surtout la robustesse du tissu entrepreneurial soutenu.
« Ce résultat témoigne avant tout de la solidité et de la résilience des entreprises de l’économie sociale » explique Charlaine Provost, directrice de F’in Common. « Ce sont des structures qui enregistrent globalement moins de faillites, qui font preuve d’un fort engagement, parce qu’elles sont portées par des valeurs collectives et une mission qui dépasse la seule rentabilité. À F’in Common, nous les accompagnons non seulement par le financement, mais aussi humainement, avec une réelle attention à leurs besoins. Notre approche repose sur une confiance mutuelle, renforcée par des garanties institutionnelles classiques et une réserve collective partagée. »
L’épargne comme levier de transition
Parmi les projets majeurs récents, on retrouve un prêt de 5,6 millions d’euros accordé à l’Université libre de Bruxelles. Un financement structurant, « organisé autour d’un mécanisme de remboursement du crédit totalement inédit qui aidera à accélérer la cadence des rénovations énergétiques des bâtiments universitaires » précise Charlaine Provost. F’in Common a également soutenu, entre autres, La Menuiserie, un centre d’entreprises entièrement dédié aux acteurs et actrices de la transition, Les Tournières, une coopérative immobilière engagée pour un logement accessible et non spéculatif, ou encore Les Gastrosophes, qui transforment des invendus bio en repas solidaires… Autant de projets porteurs de sens, qui illustrent la diversité et la portée transformative des entreprises soutenues par la coopérative de financement.
F’in Common ne compte pas s’arrêter là. Pour atteindre sa pleine capacité d’action, elle doit augmenter le volume de crédits accordés chaque année. Cela implique de lever plus de capital, et donc de convaincre davantage d’organisations et de belges à rejoindre l’aventure. Une levée de fonds est d’ailleurs en cours, avec un appel clair : « Faites de votre argent un outil de transformation ».
« Nous voulons continuer à élargir notre communauté de coopérateurs et coopératrices, mobiliser davantage de capital citoyen et être le premier réflexe des entreprises de l’économie sociale lorsqu’elles cherchent un financement adapté à leurs valeurs. Nous croyons profondément qu’une autre finance est possible : une finance qui accompagne, qui répare, qui construit, et qui participe à faire émerger une économie solidaire. » conclut Charlaine Provost.
Inventer d’autres modèles financiers
F’in Common n’est pas seule. Elle s’inscrit dans un écosystème dynamique, où d’autres acteurs de l’économie sociale repensent les règles du jeu financier. Crédal, par exemple, expérimente la mutualisation des ressources pour renforcer les associations environnementales, en partenariat avec Canopéa et le Réseau IDée. Via ce nouveau dispositif, les fédérations les plus solides mettent à disposition une partie de leur trésorerie pour aider d’autres structures à développer leurs projets. Une logique de coopération concrète, fondée sur la circulation des ressources là où elles sont les plus utiles.
Cette vision rejoint celle de F’in Common : faire de la finance un espace de solidarité. En misant sur la confiance, la transparence et l’impact social, ces initiatives réinventent en profondeur la manière dont on pense l’investissement. Elles montrent qu’un autre usage de l’argent est non seulement possible, mais déjà en cours.
Pour plus d’informations sur F’in Common et leur levée de fonds : https://www.fincommon.coop/