Les chiffres sont sans appel : le dernier baromètre de l’agriculture (2020) fait état d’une perte de 68% des exploitations agricoles entre 1980 et 2019. Dureté du métier et industrialisation : Wallonie et Flandres perdent environ 2% de leurs exploitations par an, tandis que la superficie moyenne par entité triple, chassant la main d’œuvre pour une mécanisation intensifiée et tournée vers les monocultures.
Face à cela, des projets résilients naissent néanmoins et l’agroécologie gagne du terrain, souvent sous forme de coopérative. C’est le cas par exemple de Ma Ferme, une coopérative créée début février pour racheter la Ferme Courte-au-Bois, située dans le Hainaut entre Enghien et Silly. Son objectif : créer un lieu d’incubation rural qui accueille également des activités bien établies. ‘Nous créons un concept unique, réunissant les principes des Herenboeren hollandais (fermes soutenues par des familles locales) et des GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) français’ commente Nicolas Gérard, membre d’un groupe porteur qui avait fait mûrir l’idée avant de trouver le lieu adéquat.
‘Comme souvent, l’exploitant ne trouvait pas de repreneur et avait déjà vendu une partie de ses terres à l’industrie agro-alimentaire. De notre côté, nous cherchions un lieu où développer un projet à la fois citoyen et entrepreneurial avec un impact social et environnemental fort. Nous devrions pouvoir accueillir une vingtaine d’entrepreneurs sur le site, avec une attention toute portée vers la mutualisation des moyens’. Moulin, maraîchage, élevage, champignonnière, habitat léger, petite école inclusive : Ma Ferme ambitionne de créer un écosystème et connaît un engouement sans pareil avec plus d’un millier de promesses de prise de part, dont 70% sont déjà à ce jour tenues.