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03.10.23

Et si l’infidélité était une vertu ?

« Devenez infidèle au surprofit ! » : le slogan de la campagne de promotion de l’économie sociale joue sur un ton ludique, un chouïa provocateur pour inciter les consommateurs à adopter d’autres habitudes de consommation.
Celui-ci les invite à être infidèles aux fringues jetables, aux légumes venus d’on ne sait où, bref, aux entreprises dont le profit est la valeur cardinale.
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  • La campagne de promotion de l’économie sociale, qui a débuté le 25 septembre en télé, sur les médias digitaux, en affichages dans les points de ventes des structures d’économie sociale en Wallonie, ainsi qu’à la radio depuis le 02 octobre, incite les citoyens à se fournir auprès d’entreprises d’économie sociale.

    « Il s’agit d’une phase d’activation, succédant à la campagne de promotion de mars 2023, articulée autour du slogan ‘‘L’humain avant le profit’’. Cette première phase visait à faire connaître au grand public l’étendue des services proposés par ce secteur économique particulièrement dynamique », souligne Louise Crombé, chargée de communication chez ConcertES, la plateforme de concertation des organisations représentatives de l’économie sociale en Belgique francophone.

    Cette fois, porté par le slogan  « Devenez infidèle au surprofit » , l’accent est mis sur le nécessaire changement des habitudes de consommation. La deuxième phase, comme la première, est orchestrée par W.Alter – le « bras financier » de l’économie sociale – et ConcertES, grâce au  soutien de la Région wallonne.

  • « Moi c’est Leïla, et je suis infidèle. Eh oui ! Je suis infidèle à la fast fashion. A ces grandes marques qui vendent des fringues jetables fabriquées à l’autre bout du monde dans des conditions pas toujours très nettes. Moi j’ai décidé d’acheter autrement. J’achète en seconde main, à des acteurs d’économie sociale. »
  • Sur les ondes francophones, Leïla, Julie ou encore Sébastien affirment leur infidélité aux grandes enseignes qui vendent « des légumes venus d’on ne sait où », ou à « ces boîtes qui pratiquent le dumping social » et qui font des surprofits sur le dos, soit des producteurs, soit de leurs travailleurs. C’est là le cœur de la campagne : inviter les consommateurs à tester l’économie sociale et, ainsi, faire passer l’humain avant le profit.

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  • L’humain avant le profit

    A la différence des entreprises « classiques », et en particulier des multinationales qui engrangent des surprofits faramineux au détriment de leurs sous-traitants et de leurs propres travailleurs, les entreprises d’économie sociale replacent l’humain au centre de leur activité. Leur raison d’être est en effet de rendre service à la société plutôt que de viser le profit à tout prix. L’économie sociale offre des solutions concrètes pour répondre aux enjeux de la transition grâce au millier d’associations (ASBL), sociétés et coopératives à finalité sociale, fondations et mutuelles qui chaque jour, produisent des biens et services dans tous les domaines d’activité.

    Elle représente aujourd’hui 12,4 % de l’emploi en Wallonie et à Bruxelles : son rôle de pourvoyeur d’emplois décents a fait récemment l’objet d’une reconnaissance officielle de la part de l’Organisation Internationale du Travail.

    Etre infidèle, c’est cool

    Portée par W.Alter, le « bras financier » de l’économie sociale, et ConcertES, et soutenue par la Région wallonne dans le cadre du plan de relance de la Wallonie, la campagne entend montrer qu’il est facile de « consommer » économie sociale au quotidien, et qu’il n’y a donc pas de raison de rester fidèle aux entreprises dont l’objectif premier est de réaliser le plus de profit possible.

    « Cette campagne est servie par une large diffusion sur les écrans de télé, les ondes radio et les médias digitaux francophones, se félicite Louise Crombé, mais elle ne serait rien sans l’enthousiasme et l’engagement des acteurs de terrain, qui sont de véritables ambassadeurs des valeurs de l’économie sociale auprès de leurs clients, c’est-à-dire du grand public. Sans eux, il serait impossible de faire vivre la campagne. »

    ConcertES assume le côté « catchy », du slogan : « Nous ne prêchons pas pour autant le bien et le mal, précise Louise Crombé. Notre seule volonté est de montrer que, vu la densité du tissu de l’économie sociale, il n’est pas compliqué de se fournir ou d’avoir recours à un service ou un produit dans une coopérative ou une ASBL plutôt que dans une entreprise ‘‘classique’’. »

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  • L’économie sociale, elle est partout

    « Au début de mon activité à Cociter – Comptoir Citoyen des Energies, qui regroupe 16 producteurs d’énergie renouvelable en Région wallonne -, je ne savais pas moi-même que j’évoluais dans le monde de l’économie sociale, sourit son administrateur Mario Heukemes. Pour moi, l’économie sociale était active dans l’insertion professionnelle des personnes porteuses de handicap et dans la lutte contre la pauvreté, point ; certainement pas dans le secteur de l’énergie. »

    « Avant, aux yeux du grand public, et je caricature à peine, l’économie sociale se résumait au secteur des Entreprises de travail adapté (ETA), abonde Pia Monville, coordinatrice d’Agricovert, une coopérative de producteurs en alimentation biologique installée à Gembloux. Grâce aux différentes campagnes de notoriété, les consommateurs comprennent que l’économie sociale est loin d’être marginale, cantonnée à un seul type d’activités ou s’adressant à un public restreint. Ils comprennent que les entreprises dites d’ ‘‘économie sociale’’ se différencient des autres par leur façon d’organiser leur activité et les valeurs qui la sous-tendent, et non par le secteur des biens et des services dans lequel elles sont actives. Rien n’empêcherait, par exemple, un constructeur automobile de s’inscrire dans l’économie sociale. »

    Un cercle vertueux

    « Je travaille beaucoup, et je crois que c’est le cas de tous les acteurs de l’économie sociale, souligne Mario Heukemes. Nous avons souvent le nez dans le guidon, à parer au plus pressé. Alors, quand une organisation telle que ConcertES, qui dispose des moyens nécessaires, orchestre une campagne pour valoriser notre secteur et nous soutenir, nous sommes évidemment preneurs. »

    L’économie sociale est le gage d’un avenir meilleur, tant sur le plan humain qu’environnemental et climatique, et elle est portée par une prise de conscience citoyenne qui lui est favorable.

    De plus en plus de citoyens privilégient les entreprises d’économie sociale pour effectuer leurs achats ou avoir recours à un service. Cela vivifie le secteur et incite d’autres entrepreneurs à se lancer dans l’aventure : c’est ce que l’on appelle un cercle vertueux …

    L’annuaire de l’économie sociale

    Lors de cette première phase de campagne de notoriété de l’économie sociale, un annuaire de plus de 700 références, assorti d’une cartographie, a été mis à jour. Il permet de trouver facilement une entreprise près de chez soi !

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