Nous vous l’annoncions sur Transfo fin 2019, lorsque le Gouvernement wallon avait annoncé sa décision d’allouer 7,5 millions d’euros au développement de l’économie sociale. On se souvient que près de la moitié de ce budget était destiné à renforcer le modèle Brasero, outil de financement des coopératives géré par W.Alter, tandis que d’autres projets emblématiques tels que les Comptoirs de Ressources Créatives (CRC) et la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise recevaient aussi une aide financière. Une enveloppe de 620 000 € était enfin destinée à mettre en place un centre de transfert d’innovation sociale, comparable au TIESS, au Québec. Quelques mois plus tard, es.cap voit donc le jour. Comment fonctionne-t-il et quels sont ses objectifs. Explications avec Lola Arpigny, coordinatrice du projet.
L’inspiration québécoise
Avant toute chose, il convient d’expliquer qu’es.cap s’inspire de nos amis québécois qui, en 2012, ont lancé le TIESS. Le TIESS est une organisation qui a pour mission de faciliter la co-construction d’outils innovants entre le milieu de la recherche scientifique et les entreprises de l’ES, en réponse à des besoins spécifiques identifiés préalablement sur le terrain. Les livrables sont diverses et variés, allant d’un « simple » rapport à un outil de gestion, ou encore l’organisation d’un événement. Le TIESS a ainsi été associé à de multiples projets, comme l’implantation d’un système de vélos en libre-service, ou encore le développement de modèles économiques viables pour les entreprises d’économie sociale actives dans l’alimentation durable. Un travail collaboratif qui stimule l’innovation sociale et contribue ainsi à accélérer le changement d’échelle des acteurs de l’ES. On le sait, il y a tout intérêt à ce que les contacts se multiplient entre le monde de la recherche et le terrain. Un transfert de connaissances et d’outils pratiques précieux pour accompagner notre transition vers une société plus souhaitable.
Vous l’aurez compris, es.cap applique le même principe sur notre territoire wallon, en impliquant un maximum de parties prenantes, venant de divers horizons, avec comme dénominateur commun une sensibilité pour l’économie sociale. On y retrouve donc pour l’instant toute une série d’académiques (ULG, ULB, KU Leuven, UCL, ICHEC, HELMO, …), des fédérations d’économie sociale, évidemment des entreprises ES et deux réseaux de transfert interdisciplinaire entre la recherche et le terrain, à savoir Synhera et le réseau Lieu. Un écosystème qui grandira encore davantage au gré des prochains mois.
Quatre groupes de travail
Comme nous l’explique Lola Arpigny, coordinatrice d’es.cap, « une première phase d’entretiens a permis de dégager quatre axes de travail prioritaires, pour lesquels nous avons constitué des groupes de travail chargés de mener à terme un objectif précis au cours de la première année de travail. Chaque groupe de travail reçoit un budget annuel de 10 000 € pour rencontrer cet objectif. Quant aux thématiques, elles sont réévaluées chaque année et peuvent donc évoluer au cours des quatre années de financement du projet ».
Pour l’année 2020-2021, voici les quatre thématiques qui ont été retenues :
– légitimer le modèle de l’extérieur
– favoriser les modèles vertueux
– améliorer les pratiques de GRH et de participation
– renforcer la contribution de l’économie sociale à des enjeux de société
Les premiers résultats sont attendus pour l’été 2021 !
Plus d’infos sur www.ces.uliege.be/es-cap