On ne peut pas dire que l’actualité soit particulièrement réjouissante pour l’agriculture durable. Outre les négociations européennes houleuses autour de la nouvelle politique agricole commune (PAC), début octobre, le groupe Colruyt annonçait sa volonté de se lancer dans l’achat de terres agricoles pour « contribuer à garantir, assurer et stimuler la disponibilité des produits d’origine belge ». La nouvelle a fait grincer des dents le monde agricole, la Fédération de l’agriculture wallonne redoutant une pression supplémentaire sur le prix des terres et une perte d’indépendance des agriculteurs. « Il y a moyen de s’approvisionner auprès des producteurs locaux sans les priver de leur indépendance », déclarait ainsi son secrétaire général José Renard dans les médias.
Une actualité qui reflète la tendance à la concentration des terres observée sur notre territoire, comme le souligne Terre-en-vue dans un récent communiqué. « Le phénomène de concentration des terres se confirme, voire s’accélère. De plus en plus de petites fermes disparaissent – celles-là même qui nous nourrissent – englouties par de grandes entreprises agricoles industrielles qui produisent principalement pour l’export ou pour le bétail ».
Quand on sait que le prix moyen de l’hectare de terre cultivable oscille autour de 40 000 €, on comprend à quel point l’accès à la terre est extrêmement compliqué pour les agriculteurs qui ont un projet à taille humaine. Or, nous avons urgemment besoin que ces petites exploitations, qui préservent le caractère nourricier de la terre, se prolifèrent pour tendre petit à petit vers une souveraineté alimentaire. Cela concerne tant les nouveaux projets que les transmissions d’exploitations, l’âge moyen des agriculteurs étant actuellement de plus de 50 ans, la plupart d’entre eux étant en fin de carrière.
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Une large campagne de communication pour sensibiliser les citoyens
Depuis sa création en 2012, la coopérative Terre-en-vue lutte contre cette problématique et a pu acquérir collectivement 87 hectares de terres, grâce à ses quelque 1 900 coopérateurs, qui ont alimenté son capital de 2.3 millions d’euros. La coopérative loue ses terres à un prix symbolique à des agriculteurs qui ont un projet durable, et les préserve de toute spéculation, en les maintenant au sein de la coopérative.
En pleine crise du Covid-19, qui met en lumière le rôle essentiel des agriculteurs, la coopérative lance une large campagne de communication pour sensibiliser les citoyens à la problématique et trouver de nouveaux coopérateurs pour augmenter son impact social. Pour ce faire, elle donne la parole aux principaux intéressés, mais aussi à quelques personnalités publiques telles qu’Adélaïde Charlier (Youth for Climate), Olivier de Schutter (ex-Rapporteur aux Nations-Unies) et Bruno Coppens.
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Intitulée « Entre nos mains la terre », la campagne est principalement composée de vingt témoignages vidéo. Suivront ensuite des podcasts audio, mais aussi des ateliers Do it Yourself. On vous invite à les partager sur vos réseaux respectifs pour contribuer au mouvement de sensibilisation !
Et pour aider encore plus concrètement Terre-en-vue, il est possible de lui faire un don, ou de devenir coopérateur, la part étant fixée à 100 €. Au-delà de l’aspect financier, il est aussi possible de s’impliquer bénévolement dans le projet, en devant par exemple ambassadeur.
Plus d’infos sur terre-en-vue.be