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14.07.25

Crise de la filière textile : un soutien politique qui tarde

Les opérateurs d’économie sociale et circulaire actifs dans la collecte et le tri des vêtements usagés sont sous pression. Face à un raz-de-marée de vêtements de mauvaise qualité et à des coûts de traitement qui explosent, ils n’ont plus les ressources pour assurer leur mission. Ils appellent les Régions à instaurer un soutien transitoire de 206 €/tonne collectée, afin de maintenir leurs activités dans l’attente de l’instauration d’une REP (responsabilité élargie des producteurs). Échange avec François Malaise, directeur général de Terre, pour mieux comprendre cette crise qui bouscule leur modèle.
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  • Cela fait des mois que les bulles de collecte débordent. Des mois que les centres de tri sont plein à craquer. Des mois que les acteurs de l’économie sociale et circulaire alertent d’une situation devenue intenable. En 2024, les trois principaux opérateurs du secteur, TERRE asbl, Oxfam Belgique et Les Petits Riens, ont enregistré une augmentation de plus de 10% des tonnages collectés, et cette tendance se confirme pour 2025. « On a d’abord cru à un phénomène temporaire, un pic de collecte comme on en connaît parfois. Mais cette fois, ce n’était pas une vague passagère, c’était un véritable tsunami. Un raz-de-marée qui s’est installé, car le niveau est monté et n’est jamais redescendu » raconte François Malaise, président et directeur général du Groupe Terre.

    Un modèle saturé

    Une hausse qui trouve ses origines dans plusieurs facteurs. D’abord, un bouleversement profond des habitudes de consommation, avec l’arrivée de l’ultra fast fashion, portée par des plateformes comme Shein ou Temu. « Acheter un vêtement en deux clics à cinq euros devient la norme. On achète plus qu’avant, mais les garde-robes ne s’agrandissent pas. Alors on se débarrasse plus vite, souvent de vêtements de mauvaise qualité. Ce sont des volumes énormes qui arrivent dans les bulles, dont une partie importante est directement inutilisable», explique François Malaise. En quelques années, la consommation moyenne de vêtements achetés par an est passée de 13 à 19 kilos par habitant en Europe.

    Autre difficulté majeure : les vêtements collectés destines au recyclage trouvent de moins en moins preneurs. Ces marchés, eux aussi, se sont écroulés, à cause des trop grandes quantités à écouler, de la chute des prix mondiaux et des tensions géopolitiques

    À cela s’ajoute la nouvelle directive européenne sur les déchets textiles, entrée en vigueur en janvier 2025, qui impose la collecte sélective de tous les textiles, sans distinction d’état ni d’usage. Cela inclut les chutes de tissu ou encore les résidus issus d’ateliers, qui ne peuvent plus être jetés, mais doivent être collectés, triés, stockés et traités. Une mesure cohérente sur le plan environnemental, mais mise en œuvre sans période d’adaptation ni financement dédié. « Ce sont les opérateurs de l’économie sociale qui ont repris cette responsabilité, mais sans les moyens pour le faire. On nous a transféré la charge sans transférer les ressources…»,  ajoute François Malaise.

    Un équilibre devenu impossible

    Face à cette combinaison de facteurs, les coûts explosent. En sept ans, les frais de collecte et de tri ont quasiment doublé, atteignant environ 710 € par tonne triée fin 2024, sous l’effet cumulé de l’inflation, des indexations salariales et de la hausse des prix de l’énergie. À cela s’ajoutent les charges liées à l’élimination des textiles non valorisables, qui représentent à eux seuls 1,3 millions d’euros pour Terre asbl par exemple. Un montant considérable, dans un modèle devenu structurellement déficitaire. « Aujourd’hui, on assure un service d’intérêt public, mais ce sont les entreprises d’économie sociale qui paient pour des déchets qu’elles ne devraient même pas prendre en charge », rappelle François Malaise.

    Pour éviter l’effondrement du secteur, les opérateurs appellent les Régions à mettre en place un soutien transitoire à hauteur de 206 euros par tonne triée, avec effet rétroactif pour 2025. Cette aide permettrait de rétablir l’équilibre en attendant la mise en place d’un système de responsabilité élargie des producteurs (REP), où ce sont les marques qui financeront la gestion des déchets textiles qu’elles mettent sur le marché. Cette REP est en cours de développement et sera opérationnelle en Belgique au plus tôt en 2028.

    Alerté depuis des mois sur la situation, le gouvernement wallon travaille actuellement sur un ensemble de mesures de soutien au secteur. Parmi les pistes évoquées figurent l’exonération de la taxe à l’incinération, une aide au stockage et un soutien au tonnage trié. Des avancées saluées, mais qui ne pourront stabiliser le secteur que si elles sont adoptées rapidement. « L’aide au surstockage est ponctuelle, elle soulage mais ne règle rien structurellement. Il faut absolument mettre en place dès maintenant l’indemnisation à 206 euros la tonne pour permettre aux acteurs de traverser cette période », souligne François Malaise.

    Une expertise à préserver

    C’est tout un modèle circulaire, social et performant qui se retrouve aujourd’hui menacé. Sans action rapide du gouvernement, Terre, Oxfam et Les Petits Riens risquent de devoir réduire leur activité, voire disparaître, ce qui entraînerait la suppression de centaines d’emplois, l’interruption d’un service de proximité essentiel et un recul brutal du réemploi textile. Ce serait non seulement un coup dur pour l’environnement et le tissu social, mais aussi un coût lourd à assumer pour les pouvoirs publics. On estime le coût évité de +2,5 millions €/an en Région Bruxelloise et +12 millions €/an en Wallonie.

    Avec un taux de collecte de près de 60 %, la Belgique fait figure de leader en Europe, loin devant des pays pourtant dotés d’une REP depuis des années. Un résultat remarquable, porté par les acteurs de l’économie sociale, qu’il serait regrettable de laisser s’effondrer faute d’un soutien à la hauteur des enjeux.

     

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