Les coopératives rassemblent. En particulier lors du Coopday qui a permis à wallons, flamands et bruxellois de se mélanger lors de divers moments d’échanges et conférences. Durant son introduction, Hilde Vernaillen, CEO de P&V, s’est enthousiasmée du nombre d’inscrits, qui montre la mobilisation du secteur, mais aussi – peut-être – un sursaut, un besoin de nouvelles idées, de nouvelles recettes pour faire face à un contexte global incertain, marqué par de nombreuses crises. Dans ce cadre, le modèle coopératif, qui porte en lui les valeurs de solidarité, de respect et d’émancipation, apparaît comme une boussole précieuse.
Un paysage plus restreint – pour une identité plus forte ?
Un portrait tout en contraste a ensuite été dépeint par Frédéric Dufays, professeur à l’ULiège et à la KULeuven, dans son État des lieux des coopératives en Belgique. Il a dévoilé que le nouveau Code des sociétés et associations (2019) a resserré les rangs : seules 1702 structures ont aujourd’hui la forme juridique « S.C. » et les coopératives ne représentent que 0,14 % de l’ensemble des entreprises belges. Un chiffre qui paraît bien faible, mais qui prend une tout autre dimension lorsqu’on se penche sur leur impact : ces 0,14 % génèrent 1,1 % du PIB national et représentent 1,5 % de l’emploi dans le pays. Les coopératives démontrent ainsi que leur force n’est pas dans leur nombre, mais bien dans leur contribution, que leur poids réel se mesure moins en quantité qu’en qualité.
Frédéric Dufays a également mis en lumière que 75 % des entreprises agréées « entreprise sociale » sont implantées en Wallonie, un dynamisme qui s’explique sans doute par des politiques régionales plus incitatives.