Communiqué de presse d’Atout EI – Fédération wallonne des Entreprises d’Insertion
A la suite du communiqué de presse de Federgon, les acteurs de l’économie sociale tiennent à apporter le rectificatif suivant : seuls les employeurs marchands, représentés par Federgon, n’étaient pas en mesure de signer l’accord. Le secteur de l’économie sociale, représenté par la Fédération Atout EI, était prêt à signer cet accord, même s’il comporte trop peu de mesures en faveur de la qualité de l’emploi.
Les raisons technico-juridiques évoquées par Federgon sont en fait un paragraphe du pré-accord concernant la réduction collective du temps de travail. En effet, certains employeurs détournent la règle actuelle pour appliquer une fausse réduction de temps de travail, afin de bénéficier de réductions d’ONSS.
Jacques Rorive, directeur d’Atout EI, la Fédération Wallonne des Entreprises d’Insertion, et Denis Morrier, président de ConcertES, expliquent : « certaines grosses entreprises ont joué avec les règles. Cette situation a été dénoncée en commission paritaire et une solution avait été trouvée pour y remédier. Cependant, des grosses structures (on parle d’entreprises de plus de 10.000 travailleurs), essentiellement basées au nord du pays, ont fait pression sur leur fédération afin que celle-ci se rétracte. Pour nous, cela est inacceptable. Un accord est un accord, et pour satisfaire l’avidité de certains, Federgon ne peut signer. Quelques entreprises prennent 150.000 travailleurs en otage ».
La front syndical commun dénonce un « siphonage » de la sécurité sociale
Dans son communiqué de presse en date de ce lundi 2 mars, le front syndical commun (FGTB, CSC, CGSLB) s’est également offusqué face à cette situation surréaliste, d’autant plus que les entreprises sont subsidiées à hauteur de 76 %.
« Cela fait un an maintenant que Federgon fait lanterner les aide-ménagères (…) Au cours des dernières années, un certain nombre d’entreprises affiliées à Federgon ont réduit leur temps de travail. Pour la plupart des aide-ménagères, cette réduction est purement théorique, car elles ne travaillent généralement pas à plein temps. Les employeurs, quant à eux, bénéficient bel et bien de réductions ONSS pour toutes ces travailleuses. Des millions d’euros ont déjà été perdus de ce fait, et la poursuite de l’expansion de ce système dans le secteur pourrait porter le coût à plusieurs centaines de millions ».
Sources : Atout EI, FGTB